Le réveil de Jim, numéro 1

 

Par moment j’ai envie de vous dire des trucs, alors ça sera parfois léger et parfois plus sérieux. Ça sera comme si je vous envoyais un mot dans notre grande classe de ce2 qu’est la vie. On essaiera de ne pas se faire avoir par la maitresse d’accord ? Bacioni

 

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rare photo de Jim dans un bus du Michigan, 1951

La lumière du motel clignotait étroitement entre la vie et quelques dizaines de nuances d’enfer semi-acidulé.

Jim s’est réveillé de travers. Se réveiller de travers pour Jim, c’est entendre ce réveil qui est le même que celui de l’époque des cours qui commençaient à 08h00 dans des bâtiments aux peintures cassées et aux couleurs déprimantes. Heureusement Jim est un accro du petit déjeuner et il sait qu’il va avoir le droit à un ENORME petit déjeuner dans ce motel.

Le soleil passe à travers les rideaux, il fait beau déjà. Ce motel a une salle de bain assez réjouissante, le miroir est propre. Il y voit cette face presque inchangée depuis quelques années, les cheveux noirs qui tombent presque dans les yeux à la couleur pas décidée, le visage un peu abimé.

Les bagnoles qui passent en bas font craquer les pierres de la route poussiéreuse. Normalement il devrait être dans une ville de taille moyenne dans un pays qui s’appelle la France et qui est la nation française, quand même, c’est pas rien, et il devrait avoir peur de se faire virer, quitter, dénoncer, démasquer, plein d’autres verbes et enfin : enterrer.

Mais Jim fait le contraire de ce qu’il devrait. C’est la petite voix dans la tête qui dit « cap ? ». si vous avez un Jim dans votre tête je vous conseille de faire ce qu’il vous dit tout de suite, sinon, il sent la frousse et il fait 2 x pire et il vous entraîne. S’il vous arrive de faire n’importe quoi, mettez ça sur le dos du Jim qui est dans votre tête, enfin, appelez le comme vous voulez, mais écoutez le. 

Alors, Jim nage dans des rivières glacées, Jim mange des cailloux trouvés dans la montagne, Jim gueule quand il y a du silence, Jim est violent dans les douceurs et doux dans les violences, Jim écrit quand il faut courir et il court quand il faut écrire, Jim se trompe quand il faut réussir, Jim bois du vin dans des pays imaginaires et Jim reste quand il faut partir et il part quand il faut rester.

Là il mange cet ENORME petit dej dans un motel désert, d’un pays qui n’est pas celui de son enfance. Il reprend du jus de fruit. Jim est quelqu’un d’attaché aux principes du petit déjeuner. Jim a fait une tache de confiture sur son tee-shirt blanc mais Jim s’en fout, il est déjà  décoloré de poussière et de sueur à force d’histoires dingues. 

Mais que vous connaissez Jim je vais vous raconter quelques histoires de Jim, qui sont secrètes, alors c’est bien parce que c’est vous. Les prochaine fois je vais vous parler de quand il a été vice-champion d’Angleterre de boxe et de la fois où il a été le chef d’une tribu d’amérindiens. 

Arthur – Chronique sous la pluie

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