Aujourd’hui on retrouve Juliette, une illustratrice parisienne et créatrice de la marque féminine Coucou Suzette. On a voulu en savoir plus sur cette envie de véhiculer ses pensées à travers ses bijoux.
Coucou Suzette, pourquoi ce nom ?
Je voulais un nom qui sonne à la fois féminin, français et marrant. Et puis j’adore le prénom Suzette qui était celui de mon premier petit chat que j’adorais.
Si tu devais nous donner 3 mots pour définir ton travail ?
Je l’espère : marrant, sexy et coloré.
Dans tes créations, on ressent beaucoup de féminité et d’érotisme. Pourquoi l’envie d’aborder ces sujets ?
D’abord parce la Femme de façon générale est un sujet qui m’inspire énormément, pour l’image qu’Elle a dans notre société, bien trop souvent vue au travers d’un regard masculin, il m’apparaît intéressant et important de la montrer sous un regard féminin, autant pour son érotisme que pour ses petites particularités et imperfections qui nous rendent chacune unique.
Tes créations, c’est plutôt du féminin ou du féminisme ?
Bonne question, féminin c’est sûr. Féministe un peu aussi. Disons que cette démarche n’était pas forcément volontaire de ma part au départ, mais je me suis vite rendue compte que je me dirigeais spontanément vers une forme de féminisme, en gardant un ton pas trop agressif, qui se veut plutôt de l’ordre de la dérision.
D’où te vient ton inspiration ?
D’un peu partout. Je lis énormément de BD par exemple. Mon séjour au Japon a également été très formateur, il m’a confirmé mon goût pour le Kitsch et les détails excentriques en général. J’aime beaucoup certains artistes céramistes contemporains, des pâtissiers japonais et coréens qui réalisent des illustrations sous forme de cookies géniaux. Tous ces artistes que j’aime sont très souvent des femmes d’ailleurs. Je reste fan de tous les loisirs créatifs enfantins tels que le papier mâché, les papiers découpés ou autres activités passionnantes à mes yeux.
J’ai vu que tu partais régulièrement au Japon, tu t’inspires de ce pays, de sa culture ?
Complètement. C’est le pays de mon cœur. J’adore mon pays mais celui-ci a su m’envoûter instantanément. Déjà tout y est différent, que ce soit le ressenti de la lumière venant du ciel, leur métro qui sent bon, leurs temples ancestraux sublimes qui cohabitent avec des tours fluo qui clignotent et plein d’autres contrastes qui rendent cette culture passionnante.
Une question un peu plus psychologique, quelle est pour toi la limite entre l’érotique classe, comme ce que tu fais, et le vulgaire ?
C’est la limite la plus importante selon moi. Disons que j’aime autant suggérer que montrer, et surtout garder un ton humoristique.
Pourquoi partager ton art à travers des vêtements et accessoires, et non pas simplement par la voie « classique » (tableaux, dessins) ?
Pour deux raisons bien concrètes : tout d’abord mon cœur a toujours balancé entre l’Illustration et le Design Objet, ça a été un vrai casse-tête pour moi de choisir parmi ces deux sections durant mes études aux Art Deco. Il me semble enfin avoir trouvé le moyen de concilier les deux puisque je transforme aujourd’hui mes illustrations en objets.
Ensuite parce qu’à la sortie de l’école, mes amis illustrateurs et moi-même nous sommes vite rendu compte qu’il était difficile de « vivre de son art » en cette période. Il m’est donc apparu plus simple de transformer mes illustrations en petits objets duplicables facilement et surtout plus abordables que l’illustration vendue en elle-même.
As-tu déjà voulu te lancer dans le tatouage ?
Pas spécialement mais il est arrivé que quelques personnes se tatouent l’un de mes dessins, et j’en ai été plus que flattée et ravie.
La première pluie, ça évoque quoi pour toi ?
Ce nom m’évoque la spontanéité, la création probablement par de jeunes artistes. Il résonne un peu avec l’expression « premiers jets ».
Coucou Suzette : Voir le site
Pauline Gauer – Interviou