Par moment j’ai envie de vous dire des trucs, alors ça sera parfois léger et parfois plus sérieux. Ça sera comme si je vous envoyais un mot dans notre grande classe de ce2 qu’est la vie. On essaiera de ne pas se faire avoir par la maitresse d’accord ? Bacioni
Jim échoue sur des rivages. Echouer pour Jim fait partie du jeu. Même si pour ça il faut d’abord admettre que tout n’est qu’un jeu. Jim se casse la gueule dans ce jeu. Jim mange le mur à pleine vitesse. Jim rate des trucs : des œufs au plat, des années d’étude, des bus et des trains, l’heure de son émission de radio préférée, et encore des trucs que je peux même pas vous raconter ici.
Voici 3 histoires des échecs de Jim, pas choisis par des chercheurs en anthropologie de l’université d’Albuquerque :
Vous avez le droit de lire seulement si vous êtes ok pour dire que les échecs existent :
– Un jour Jim était dans sa cabane dans le Grand Nord. Dehors il faisait un froid terrible. A l’intérieur il faisait bon, Jim avait fait rentrer ses chiens de traîneau pour la nuit. Il se faisait des œufs. Il a pensé trop longtemps à une fille qu’il avait bien aimé à un moment et ensuite plus tellement. Le lac dehors était gelé, il était seul avec ses chiens, rien ne parlait sauf le vent, rien ne l’ennuyait, il était bien. C’était sûrement la paix intérieure en Jim. Il était bien. Mais il a oublié ses œufs.
Alors il a donné ses œufs à ses chiens et voilà, les chiens étaient apaisés aussi.
– A l’époque, Jim fréquentait cette université. Rien ne mène à rien, comme une voie sans issue dans un pays pourtant aimé. Il ne s’entendait pas trop avec les conditions météorologiques de la vie et les quelques nuages des fréquentations, il avait déjà raté une année avant en plus. Et le lycée c’était pas top non plus. Et tout ça.
Il s’est barré et tous les matins qui suivirent il se fendant la gueule et ça dure depuis.
– Un jour Jim s’était levé très tôt, genre vers 2h43 du matin pour prendre un train spécial qui traversait un immense pays. Jim a manqué son train de peu. Au début il était triste et il se demandait ce qu’il allait faire alors il a shooté dans un caillou, mais finalement il a mangé des glaces et lu un bon livre. C’est ce jour-là qu’il a décidé de ne rien avoir à faire beaucoup plus souvent.
Tout ça pour dire qu’aussi invraisemblable que ça puisse paraître, Jim aussi a connu des échecs et « des » veut dire « des milliers » et même « plus que n’importe qui ». Jim a accepté que tomber fait partie du jeu. Jim a appris la chute. L’art de la chute. L’art de se relever après la chute. Le plaisir de se relever après la chute. L’art de connaître une nouvelle chute. Et l’art de se relever encore en tirant des leçons comme on tire des cailloux dans un lac de montagne.
Tentez des trucs en prenant le maximum de risques pour être heureux comme un chien de traîneau, c’est ce que Jim voudrait vous dire s’il vous croisait.
Arthur – Chronique sous la pluie