La semaine dernière j’ai déjà écrit sur ce sujet et j’ai dû vous dire des trucs. Cette semaine c’est différent. On m’a demandé de partir. On m’a dit que j’étais le meilleur pour partir, un genre de talent inné chez moi. Je me suis fait jeter alors j’ai cherché à comprendre.
Je suis allé au collège avant tout le monde et je ne mangeais jamais à la cantine. Je suis allé au lycée avant tout le monde et on a refusé de me faire redoubler. On m’a dit non, on voulait plus de moi, car si je restais encore je gâcherais ma vie. Les gens sont bêtes. Je devais avoir un avenir, je devais faire comme tout le monde pensait que je devais être. Les gens sont bêtes et ne me connaissent pas. Ils m’ont dit que ma vie c’était de travailler, de lire et des livres et de ne pas être très sociable, ils m’ont dit d’être ce qu’ils pensaient que j’étais. Les gens sont bêtes, ne me connaissent pas et me pourrissent la vie. Dans ma trousse j’ai plein de stylos mais ils n’ont servi qu’une fois. Ils pensent que dans ma trousse on trouve plein de stylos car j’adore écrire. Les gens sont bêtes, ne me connaissent pas, me pourrissent la vie et ils sont surtout bêtes. Je me lasse vite de tout, surtout quand cela me demande de faire quelque chose. J’aime très peu faire des choses.
Vous savez, j’adore vous écrire mais je n’y arrive pas. J’arrive à écrire seulement lorsqu’une plus grande responsabilité est en face de moi. Je pense à vous lors de mes examens, je m’évade. Jack Kerouac a écrit Sur la route sur la route et moi j’écris quand il faut que j’écrive autre chose. Je ne pourrais jamais être Jack Kerouac, de toute façon ça n’intéresse pas les gens du premier paragraphe de devenir Jack Kerouac. Etudier c’est compliqué, peut être autant que d’insérer un e accent aigu majuscule au début de cette phrase. Je n’ai plus le temps. La seule excuse qu’on a pour ne pas travailler c’est de se dire qu’on vaut mieux que cela. Ce n’est jamais vrai. Je ne travaille pas assez.
Je n’arrive pas à me priver d’affection et cela me détruit. Mais je ne tiens pas à vous parler d’amour car mon but n’est pas de satisfaire les fans de Fauve. Je déteste les personnes qui font exprès de ne pas aimer ce que tout le monde aime. Critiquer quelqu’un revient à lui ressembler. Je me déteste. Je viens de supprimer les 3 derniers paragraphes. Il faudrait que je fasse contrôle + z. Vivre est compliqué. Heureusement qu’il y a une fin.
Je suis désolé mais je dois rebasculer sur ma copie d’examen car ces réflexions deviennent plus compliquées que ce dernier. Je rebasculerais dans 2 minutes.
J’ai fini cet examen avec 1h10min d’avance car je n’ai pas la force de me forcer.
Mon rêve se termine, j’espère que je sais qui je suis. Vous savez, je suis ce genre de personne qui déteste faire les choses qui sont bien faites. Je dois donc partir, en silence et sans rien dire.
Me voilà déjà loin, ma tournée ne s’arrêtera jamais, je veux nourrir des girafes au Kenya et élever des chevaux en Alaska. Ce que j’aime dans le voyage, c’est ce que vous ne saurez jamais.
Josh – Chronique de l’an 2000
La dernière phrase est comme une invitation violente à voyager, j’adore. Et puis personne peut devenir Kerouac, certes, mais personne peut être Thomassin non plus.