Par moment j’ai envie de vous dire des trucs, alors ça sera parfois léger et parfois plus sérieux. Ça sera comme si je vous envoyais un mot dans notre grande classe de ce2 qu’est la vie. On essaiera de ne pas se faire avoir par la maitresse d’accord ? Bacion
Une fois Jim a inventé et unifié des peuples. Il voulait faire la révolution, pas pour avoir sa tête sur des tee-shirts et pas non plus pour avoir des tee-shirts sur sa tête.
Il venait de passer quelques années tumultueuses où, après avoir tué un prince russe riche, beaucoup voyaient en lui un leader du contre-pouvoir. Pour s’endormir pendant les années de planque suivant l’assassinat il lisait parfois pour s’endormir des passages du Petit Livre Rouge ou du Capital. Alors il avait quitté les forêts de Sibérie où il se cachait pour appliquer ses nouvelles idées révolutionnaires.
Pour réaliser ce projet neuf, l’Amérique latine était le théâtre idéal. Il se fit donc larguer au-dessus de l’Amazonie par un proche ami aviateur qui lui devait de l’argent. Il n’avait aucun besoin politique de se faire larguer au-dessus de l’Amazonie mais il trouvait ça marrant (il a insisté sur la dimension facultative quand il m’a raconté cette histoire).
Au bout de plusieurs jours il avait réussi à trouver l’Amazone, puis de l’or, puis un moyen de descendre le fleuve : un bout de bois sur lequel il devait se tenir droit.
Au bout de plusieurs jours de descente du fleuve, il rencontra une tribu très chouette et préservée des dérives capitalistiques. Il adopta quelques vêtements traditionnels et réussi à convaincre les membres de la tribu de le suivre dans sa révolution.
Beaucoup de bûcherons aux ordres de multinationales hostiles et néfastes à la grande forêt trouvèrent une mort cruelle mais juste sous les flèches empoisonnées de la tribu et de Jim. D’autres tribus se joignirent à eux, puis, plus près des villes aux grès des pays, les enfants des Incas et des Mayas et des Aztèques et de tous les autres et les habitants des pays sud-américains.
Jim, ex-champion d’Angleterre de boxe, rat d’hôtel, cambrioleur, fils de feu, frère d’astre, sauveur d’oiseaux colorés, ami de la nuit, descendant de Quetzalcóatl, cueilleur d’oranges en Californie, charmeur de serpents, rêveur cinglé avait fait un peuple, avec une langue et des règles. La révolution était en place, beaucoup de gens se déplaçaient vêtus uniquement d’un pagne, la forêt n’était plus coupée et tout allait bien pour le reste.
Jim avait mené à bien une utopie totale en quelques jours, 2 semaines au plus. Quelque chose clochait forcément. Dans une capitale d’un de ces pays du Nord de l’Amérique du Sud, un homme déguisé en cabine téléphonique venait de passer un coup de bigo.
Jim marchait entouré d’une dizaine de guerriers valeureux quand les militaires déguisés en militaires arrivèrent pour gâter l’ambiance. Les militaires étaient comme des voisins qui veulent qu’on baisse le son mais avec de grosses armes puisque 2 des guerriers de Jim venaient de commencer à se tenir la poitrine en ayant la main rouge.
Très habiles de leurs arcs, les hommes de Jim réussirent à tuer quelques soldats pour laisser le temps au leader révolutionnaire de prendre la fuite par-delà les ruelles colorées de tristesse. 2 de ses amis le suivaient, les autres étaient tombés pour la cause.
Jim a pris la fuite par un vol de nuit ce jour-là pour ne pas condamner ses partisans. En shootant dans une canette vide dans une autre ville sur un autre continent, il se dit qu’il fallait trouver quelque chose pour se changer les idées.
Arthur – Chronique sous la pluie