Thomas Fersen, vous avez sorti un nouvel album intitulé « Un coup de queue de vache », qui est sorti en janvier 2017, et qui est dans la continuité de votre travail. Les animaux semblent habiter l’œuvre que vous avez construite au fil des années, pourquoi cette omniprésence ?
Parce que je fais du conte, et que dans les contes on utilise des imageries pour raconter des histoires, et que celle des animaux est la plus classiques. Mais il y en a d’autres, que j’utilise aussi d’ailleurs, comme la mort, la nourriture, les étoffes, le tissu, les accessoires, parapluies, chaussures, costumes, vestons, chapeaux bien sûr. Ce sont des imageries que je manipule pour raconter des histoires de personnages contemporains, que j’incarne après sur scène.
Vous jouez avec un quintet à cordes dans cet album, ce qui est nouveau contrairement aux anciens. Est-ce un moyen pour vous d’exprimer de nouvelles choses, d’aller vers de nouveaux horizons ?
C’est le but. Quand on travaille, on essaie, on fait un chemin buissonnier. Le mien n’est pas du tout raisonné donc je me promène. Mon chemin est sinueux, rocailleux, à la façon du petit chaperon rouge vous voyez. J’ai tendance à écouter le loup.
Ce nouvel album est votre dixième. Pensez-vous que le public qui vous suit est toujours le même, ou au contraire qu’il se renouvelle sans cesse ?
Je n’en sais rien du public qui vient. Je n’exige rien de lui. Je suis toujours surpris. De toute façon, mon métier est d’apporter quelque chose. C’est à moi de proposer, et qu’on connaisse ou pas mes chansons, il faut que j’arrive à amuser, émouvoir ou à enthousiasmer les gens qui se sont déplacés, parfois par curiosité.
L’actualité fait-elle partie des chansons que vous abordez via des métaphores, ou des personnifications, comme a pu le faire Jean de la Fontaine par exemple ?
De loin. Par exemple, ma chanson sur le coup de queue de vache, c’est l’histoire d’un coup qui passe près d’une vache et qui prend un coup de queue. Ce coup de queue lui faire perdre ses dents, qui aurait dû avoir, et lui fait perdre la tête. Il fait n’importe quoi et il finit à la casserole. C’est le destin des animaux comestibles, le destin auquel il se résigne je crois. C’est une chanson sur le coq mais aussi sur le chanteur, car le coq est l’animal chanteur et le chanteur c’est moi. Puis aussi sur le pays, puisque le coq est le symbole national, donc on peut imaginer que le pays prend des coups de queue de vache et perd un peu la boule des fois.
Pauline Gauer – Interviou