Spéciale Cannes – Voix là la pluie

Ce qui me fait me lever le matin, ce qui m’empêche de dormir la nuit. 

 

Les films présentés au festival de Cannes qui sortent simultanément en salles sont rares mais ils font plaisir.

C’est vrai, c’est si frustrant d’entendre parler de films qu’on nous dit géniaux mais qu’on ne pourra voir qu’à l’automne.

Alors en attendant entres autres Les filles du soleil, Le grand bain ou Le livre d’images, j’ai vu 2 films cannois déjà en salles,

Voilà pour vous :

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On commence avec Plaire, aimer et courir vite

Rien que le titre, savourez le titre. Haut en couleurs comme le film, grand en promesse, comme la vie. Le titre ne ment pas, la vie souvent et c’est là la grandeur du cinéma.

Il y a là la séduction, comme une réinvention perpétuelle de l’amour. Des histoires d’amours, justement, qui se font multiples.

Et courir vite, comme les personnages, à travers la vie, au-devant de la maladie.

Christophe Honoré, le réalisateur des chansons d’amour s’entoure d’un couple d’acteurs Lacoste/Deladonchamps touché par la grâce d’une histoire d’amour complexe et donc belle ou belle puisque complexe.

Le film est une réussite légèrement politique et terriblement poétique. On peut dire que c’est le troisième grand film cannois sur le sida ces 3 dernières années après Juste la fin du monde et 120 battements par minute, oui et alors ? Trois grands films, trois films importants, point.

Dans Plaire, aimer et courir vite, Arthur, étudiant rennais en découverte joué par un Vincent Lacoste exceptionnel, rencontre Jacques, écrivain parisien malade en des temps de début du sida, incarné par Pierre Deladonchamps, exceptionnel aussi.

Pour le reste, courrez vite voir Plaire, aimer et courir vite, en salles depuis mercredi dernier.

 

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Changement de registre avec En guerre.

En guerre, c’est l’histoire de quand les petits deviennent grands parce que les grands deviennent petits.

En guerre est un film fort, important. Il résonne particulièrement. En guerre est l’illustration physique et intellectuelle de la lutte des classes. C’est la rage, la noblesse de la rage de ce qui n’ont plus rien à perdre et qui veulent garder, juste, leur dignité de travailleurs.

Force et honneurs à Stéphane Brizé, réalisateur du film et aussi de La loi du marché (2015), qui bâti avec Vincent Lindon, encore une fois énorme et tellement crédible, une œuvre sociale profonde et forte, dans la veine du maître, Ken Loach.

Ces réalisateurs au cinéma politique, mais néanmoins pas dénué de beauté rendent justice aux petits et aux sans-voix.

Les petits font parfois les petits et certains plient et comment ne pas les comprendre ?

Mais les grands tiennent rarement leur rang et leur parole et comment les respecter ?

Terminons de s’embrouiller : les faux petits sont les vrais grands.

Ce film et c’est une performance, ne sombre dans aucun populisme. Tout nous est ici familier. Ces fausses brides de journaux télés on jurerait les avoir déjà visionnés. Ces visages en lutte on croit les reconnaître. L’histoire de cette entreprise a un goût de déjà-vu. C’est un film sur la vraie vie.

Allez voir En guerre, en salles aujourd’hui, c’est une urgence.


Arthur – Voix là la pluie 

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