Novembre
Ne lui en voulez pas d’être si froide.
Sa peau mielleuse laisse paraître un cœur liquide de mots navrés. Amère. Coule la mer, se confond au loin, de la même couleur que ses yeux, elle regarde le bleu pâle s’effacer. Impuissante face à elle-même, chaque jour elle assombrit les cœurs de son teint brumeux. Elle reste seule car personne ne veut d’elle, personne ne l’attend. Latence. Le temps change et la nuit éclaire bientôt ses plus sombres pensées. Son amour platonique avec juillet, la plonge dans un profond chagrin qu’elle ne contrôle pas vraiment. Alors nostalgique du soleil et des temps chauds, elle revêt son manteau d’eau. Couleurs changeantes à l’orée des forêts. Ses cheveux d’ors glissent lentement le long de son dos puis touchent le sol. Elle aussi tombe, sur les pavés mouillés des passants pressés. Elle laisse la mélancolie engourdir ses membres d’odeurs trempés. Fiévreuse.
Alors Novembre si tu m’entends, je te pardonne. Je ne te tournerai plus le dos chaque matin quand ton souffle pénètre ma peau. Je ne jalouserai plus le soleil que tu t’efforces d’oublier et j’rai danser sous tes larmes, écrire mes romans noirs sur tes côtes fades et blâmer décembre qui trop tôt te remplacera.
Novembre ne sera bientôt plus, alors prenez soin d’elle, encore, une dernière fois. Regardez la, ses yeux gris bleus, profonds, et souriez lui, enfin. Aimez Novembre.
Mélina Rard – Photo de la semaine
Novembre tire sa révérence. Heureusement !