Comme tout le monde, parce que c’est la mode, je me suis mise à la photo argentique. Ou plutôt je m’y suis remise. Oui parce qu’en maternelle, au moment ou j’ai développé un goût affirmé pour la photographie, je tenais dans les mains un appareil photo jetable que ma mère m’achetait pour les sorties scolaires. Après au collège quand j’ai commencé à vouloir un « vrai appareil photo », mon père a sorti du grenier son reflex à lui, qui était un argentique. Est venu le temps où j’ai pu m’acheter mon propre appareil pour délaisser les joies des pellicules vieillies.
Il y a peu j’ai eu besoin d’y revenir. Comme une nécessité, je voulais retrouver l’appréhension qu’on ressent avant d’appuyer sur le déclencheur. Avec les numériques on n’a plus ces sensations, on prend une photo sans vraiment la prendre, sans vraiment la regarder, elle n’est qu’une parmi tant d’autre. On dirait une mamie quand je parle, conservatrice qui ne veut pas admettre la technologie de pointe d’aujourd’hui. On aura beau dire, l’argentique possède une authenticité que le numérique n’a pas.
Cette photo, c’était ma première pellicule. J’osais pas en prendre tellement j’avais peur de gâcher mes 24 poses. Il était tard, il faisait nuit, mais je trouvais ce passage strasbourgeois au bord de l’eau joli. Ma pellicule n’était pas du tout adapté aux photos de nuit mais je me suis dit : « tant pis, elle sera gâchée ». Au final quand le résultat à été développé, je l’ai bien aimé cette photo. Elle est flou c’est sûr on peut pas le nier. Elle est pas très bien cadré non plus. Trop grainée. Mais y’a un petit truc tout de même. Elle me fait penser aux nuits vibrantes, aux néons furtifs, et aux passants pressés de la rue.
Mélina Rard – Photo de la semaine