Silences bruyants. Temporalité latente. L’attente. Une saison s’est écoulée tandis que je passais le temps comme je pouvais. Je m’ennuyais, souvent. J’arrivais à peine à réfléchir tant je n’en avais plus l’habitude; Les idées se confondaient, confuses de ne plus exister, confuses de ne pas survivre. Je ne faisais rien. Mais rien est ce que c’est possible ? Parce que le néant c’est déjà quelque chose, donc ce n’est pas rien… et le fait d’écrire que je ne fais rien consiste à mettre des mots sur ce que je fais … donc je fais quelque chose ? Considérations absurdes sans limites. Frontières abolies. J’écris, parfois je lis, le reste du temps je dors, étendue sur un matelas bien trop ferme. C’est la chaleur étouffante qui me réveille, elle transpire des murs blancs. Au dehors le ciel embrasé d’un bleu perçant, mais les fenêtres sont condamnées. Je me contentais de regarder à travers. Je mangeais rarement, pas besoin, rassasié de contemplation. La porte n’existait pas ici, pas de après, pas de lumière, pas d’espoir. Je ne voyais personne, pas l’envie, plus de désir, plus rien (rien ?). J’attendais quoi ? Je ne me rappelais pas. Quelqu’un ? Peut être.
Mélina Rard – Photo de la semaine