Ils marchaient dans le noir sans trop savoir où ils allaient. Les rues vidées, les avenues abandonnées, les fenêtres des immeubles étaient ouvertes, toutes, pour laisser entrer l’air frais qui ne viendra pas, qui ne viendra plus. Je me rappelle qu’ils voulaient hurler, gueuler leur bonheur à qui voudrait bien l’entendre. Ou juste à la nuit. Lui dire qu’elle était belle, lui dire qu’ils l’aimaient.
Ils déambulaient sans ne penser à rien, sur la musique qu’on entendait plus loin. Insouciance retrouvée. C’était eux deux contre tous, avec tous. Je ne crois pas qu’ils parlaient. Ils riaient. leurs sourires inondaient de lumière. Leurs yeux se comprenaient.
Leurs pas étaient lents, la fatigue surement. Il se demandaient ce qu’ils faisaient là déjà. Ils ne savaient toujours pas. Moi je me souviens qu’ils avançaient vers l’est, vers la nouvelle aurore.
Mélina Rard – Photo de la semaine