12h sur les rails – Photo de la semaine

On regardait comme des enfants à la fenêtre ouverte, le paysage qui défilait sous nos yeux. On a senti le vent dans nos cheveux. L’air trop chaud, trop humide. On a eu les yeux qui piquaient à cause de la pollution. Ça embaumait le wagon d’une odeur spéciale, pas désagréable mais différente. On a vu les regards se tourner vers nous quand le train ralentissait parce qu’on était différentes. On a vu les gamins nous faire coucou de leur sourire parce qu’on était différentes. On a vu le soleil descendre de l’autre côté de l’horizon. Les ombres se dessiner au crépuscule. Puis les étoiles des réverbères s’éveiller comme des lucioles qui dansaient à notre fenêtre. Et après les palmiers se sont confondues avec le ciel d’encre. On ne voyait plus. On a essayé de dormir mais on était trop animées pour fermer l’œil. Alors on a vu le soleil se lever, après la nuit. Pour une dernière fois le train à ralenti parce que les rails s’arrêtaient là au milieu de nulle part. On est descendues fatiguées, les yeux embués d’ailleurs.


Mélina Rard – Photo de la semaine

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