Mirages – Photo de la semaine

C’est les rues vibrantes qui inspirent les nuits. C’est les ombres que l’on voit glisser vite
sur les murs des bâtiments hauts. Celles qui dansent au son des étoiles et puis
s’évaporent, les mirages des ténèbres.

J’avais oublié le bruit que faisait la pluie contre les pavés. Il ne pleuvait plus ici. Il faisait
chaud, trop chaud. Parfois le ciel se couvrait de nuages lourds, mais jamais la pluie ne
venait. Au beau milieu de cette nuit là pourtant, alors que je jouais à compter les passants, une goutte chaude s’écrasa contre le sol à quelques mètres de mes pieds. Mon regard croisa celui de ce grand homme, celui dont son ombre bien trop élancée m’avait fait peur quelque minutes avant. Il l’avait vu lui aussi, la goutte chaude, et maintenant c’était à lui d’avoir peur. Tout semblait s’être arrêté. Je ne pouvais plus compter les passants qui étaient devenu foule pour contempler cette petite larme salée. C’est à ce moment que la pluie s’effondra sur cette nuit d’été et dispersa les passants curieux. On ne savait pas ce qu’il se passait, certain, les plus jeunes, n’avaient jamais vu d’averses de leur vie. C’était un mélange de spectacle et d’horreur qu’on lisait dans les yeux des gens.

Les rues étaient devenues floues, les ombres indistinctes, elles couraient le longs des murs hauts et trempés. Elles dégoulinaient d’eau puis s’évaporèrent dans le ciel redevenu noir d’étoiles. Mirages des ténèbres.

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