« Viens te recoucher, il est encore trop tôt.
– Non je ne préfère pas.
– Pourquoi ?
– Parce que tu vois quand je me lève avant le soleil, j’ai l’impression d’être libre. Je peux faire ce que je veux de ma journée, l’imaginer avant même qu’elle commence, la rêver encore. Je regarde doucement les nuages faire des vagues et se teindre de rosée, puis d’orange et enfin de bleu. J’aime bien sentir encore un peu le froid de la nuit envelopper mon visage, perlé d’aurore, et entendre la ville se réveiller. Tu verrais ça ! Les rues sont un tableau vivant, plus vivant que d’habitude, qui s’anime de têtes endormies, fatiguées d’amour. Il y a aussi ceux qui ont trop abusés de paillettes et vont s’endormir sur les illusions de la veille. Et puis les oiseaux qui partent vers des matins plus chauds. Est ce que tu vois comme c’est beau ? »
Elle s’était rendormie.
Mélina Rard – Photo de la semaine