À l’extérieur c’est le printemps, les bourgeons s’ouvrent, les oiseaux chantent à nouveau, et pourtant personne ne bouge. Je regarde par la fenêtre les nuages, s’animer avec légèreté dans le ciel par la douceur du vent. Je regarde par la fenêtre les jours passer autrement, plus singuliers qu’à l’habitude, le temps en pause, les nuages ont cessé de bouger.
Sans le voir, je me souviens de ton sourire. Les rayons pâles qui traversent la fenêtre m’en rappellent sa chaleur ce jour d’hiver, quand nous regrettions le soleil brûlant sur nos peaux. Qu’il faisait froid, nous marchions vite pour trouver le réconfort d’un café chaud. Nous avions parlé beaucoup, longtemps, pour retarder le moment où nous nous quitterions sous les flocons. Devant la fenêtre aujourd’hui, c’est cet après midi froid, c’est le vent glacé sur mon visage, et la neige que je regrette. Je voudrais les appeler à nouveau. Et puis ton sourire, un peu trop loin, pour réchauffer le mien.
Mélina Rard – Photo de la semaine