Série photo : Maéva, danseuse contemporaine


Extrait du podcast ‘L’averse, numéro 7’
Portrait de Maéva, danseuse contemporaine

En juin dernier, j’ai suivi Maéva Cochin, 19 ans et danseuse contemporaine pour un reportage vidéo dont la date de sortie est prévue pour septembre prochain. Et aujourd’hui, je vous présente une série photo réalisée durant ces jours de tournage.

Le premier jour de tournage, il est 3 heures du matin et Maéva participe à la finale d’un concours de danse virtuelle en direct du Canada. Elle finit deuxième de la compétition face à un danseur qu’elle admire beaucoup. C’était la première battle de sa vie.

Maéva commence la danse à 11 ans et entame des études de danse classique, puis contemporaine. Très vite, dans ses écoles ou lors des auditions, est abordé le sujet des critères physiques comme le poids ou la taille, souvent tabou dans le milieu.

“C’est vrai que moi quand j’ai commencé la danse, j’ai commencé un peu plus par le classique. Et ma toute première audition, ça a été pour un conservatoire. Le premier jour d’audition, le jury vient me voir et me dit : on trouve que tu danses très bien, c’est incroyable en 3 ans le niveau que tu as acquis, mais tu ne pourras jamais être danseuse professionnelle parce que tu n’as pas le poids, ni la taille. Donc ça, c’était la première audition de toute ma vie. Cela a été très dur parce que, quand on est en train de se construire à l’adolescence et qu’on entend des choses comme ça, où on est refusé dans des écoles parce que on a pas le corps qu’il faut, comment on s’accepte ?”

Face à la critique et à la compétition permanente dans ce milieu, Maéva, comme de nombreux jeunes danseurs, est rapidement angoissée par un possible échec. Mais à chacune de ses réussites, elle fait face à de la jalousie et du harcèlement de la part d’autres élèves.

“Moi j’ai fini par en avoir peur de la réussite, parce que c’est mal, c’est mal vu de réussir. Je sais pas pourquoi mais à chaque fois que j’ai réussi, ça m’a valu des critiques, des problèmes, que ce soit avec des élèves ou des personnes plus haut placées. Cela a fini par me causer du harcèlement et ça a duré assez longtemps, et ça a été très compliqué à gérer.”

Étudiante en France puis au Canada depuis un an, Maéva a enchaîné les compétitions et les auditions, des passages obligatoires si l’on souhaite se professionnaliser. Mais comme dans beaucoup de milieux, les places se font chères et le jury n’hésite pas à faire du favoritisme.

“C’est le domaine artistique hein, mais c’est beaucoup de piston, c’est beaucoup de codes qui n’ont ni queue ni tête et le monde des auditions est vraiment cruel. On te regarde pendant même pas une heure et on va te dire : toi t’es bon pour la formation, toi t’es pas bon.” 

Quand je lui pose la question, Maéva m’affirme qu’elle n’a pas de regret. Et même si le chemin n’a pas été simple, il lui a permis de se forger un caractère tout en ouvrant une sensibilité et une bienveillance vis à vis des autres danseurs. Et c’est cet aspect de la danse qui lui donne envie de continuer.

“Je pense que comme j’ai dit, mon but final c’est d’être chorégraphe mais je pense que c’est très important de passer par interprète parce que c’est là aussi où on peut explorer d’autres univers. Et c’est important de les traverser pour aussi se nourrir dans notre propre style, notre propre univers.”

Aujourd’hui, Maéva continue sa formation à Montréal. Son rêve, c’est de faire de la danse son métier.

Un reportage vidéo à retrouver bientôt sur Première Pluie


Pauline Gauer

Laisser un commentaire