Comme à chaque fois sur l’oreiller, restent écrits les mots froissés de la nuit. Ratures des matins blêmes, des cauchemars heureux aux réveils trop tôt, des cafés froids aux sourires crèmes. Les bavures de son rouge pâle encrées sur mes lèvres bleues. Doucement les livres s’entassent sur des cigarettes éteintes. Au milieu d’un désert ravagé, solitude des moments d’après, quatre murs, six plantes vertes, une fenêtre ouverte et quelques vêtements au sol. Je compte encore un peu ses sourires, pour ne pas m’endormir. Les jours s’allongent aux heures lascives. Jour de lessive. Pendant que les draps sèchent, ses lettres s’évaporent et j’oublie comment on s’était rencontré.
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Photo de la semaine / Mélina Rard