Pour notre podcast L’averse, nous avons rencontré Emma Birski, une jeune photographe de portraits, de mode et de musique à Paris, pour parler de son travail artistique et coloré. C’est à 14 ans, dans le petit village où elle a grandi, qu’Emma découvre presque par hasard la photographie.
“Je suis devenue super copine avec ma voisine qui s’appelait Juliette. On était à l’époque des skyblogs, et ma mère s’était acheté un reflex. Donc je volais le reflex de ma mère pour prendre des photos de ma voisine dans les champs.”
Plus tard, Emma emmène l’appareil de sa mère en cachette au lycée pour photographier ses amis pendant les pauses. C’est à cette période qu’elle veut faire de la photographie de portraits, son métier. Après un bac pro photo, Emma pose ses valises à Paris et se passionne pour la photographie en studio, qui lui permet de créer les univers surréalistes qu’elle imagine dans sa tête.
“Je regardais beaucoup de films avec mes parents quand j’étais plus jeune. J’étais très fan des films de Tim Burton, et surtout des anciens comme Big Fish et Edouard aux mains d’argent. Et il y a deux œuvres en particulier qui m’ont marquée et influencée : C’est une série qui s’appelle Pushing Daisies, tout est super coloré et ultra saturé. Et sinon il y a le film L’imaginarium du Docteur Parnassus. Ca m’a rendue folle à l’époque. Vraiment, je me suis dit : “Mais je veux faire ça plus tard, je veux prendre en photo des gens sur des échelles qui ramassent des nuages dans le ciel”.”
Emma Birski photographie les couleurs et les mouvements à travers des visages et des corps, et met en lumière dans son univers onirique des personnalités comme Camélia Jordana, Bilal Hassani, Matthieu Chedid et Leïla Slimani.
“J’ai juste envie d’apporter un petit peu de couleurs et de beauté. De partager, de faire du bien aux yeux des gens, c’est tout.”
Depuis quelques mois, Emma travaille sur l’élaboration d’un projet artistique personnel qui lui tient à coeur : celui de mettre en image le sujet de la santé mentale, avec l’aide de personnes atteintes de troubles mentaux comme la dépression, la bipolarité, la schizophrénie et l’anxiété.
“Je voulais juste les contacter une par une, m’entretenir avec elles autour d’un café et voir avec elles comment elles se sentent, comment leur maladie s’est déclarée, comment elles font pour vivre avec chaque jour. Avoir quelqu’un qui retranscrit à l’écrit, et avec ces écrits je voudrais mettre en scène, avec cette personne et son accord, des mises en scène métaphoriques sur comment elle vit sa maladie et comment elle s’en sort. C’est pour ça que j’essaie de bien préparer cette série-là, pour ne froisser personne, pour que les gens qui ne comprennent pas puissent comprendre, s’y retrouver. Cela va être très long.”
Malheureusement, le projet est reporté pour quelques temps à cause de la pandémie de Covid-19. En parallèle, Emma continue de photographier la beauté en mouvement, et en ce moment, elle shoote pour une grosse campagne de publicité dont on risque d’entendre parler.
Vous pouvez retrouver le travail d’Emma Birski sur son compte Instagram @emmabirski
Pauline Gauer