Portrait extrait du podcast L’averse, disponible sur les plateformes de streaming
Le jeune homme de cette vidéo, c’est Alessandro Valderrama, un péruvien de 20 ans venu tenter sa chance à Paris en chantant dans le métro. Il commence la musique à 8 ans, pour faire comme son grand-frère, et très vite il se passionne pour le chant.
“De la musique, j’en fais depuis toujours, mais c’était surtout un hobby. J’ai jamais pris de leçon en fait. J’ai appris tout seul pour moi-même.”
Pendant ses études de cinéma au Pérou, Alessandro participe à un concours de talent. C’est pour lui le déclic : il veut vivre de la musique, et décide de partir seul au Brésil pour réaliser son rêve. Après des mois à survivre plus qu’autre chose, Alessandro voyage aux Emirats Arabes, où il chante dans la rue pendant un mois, puis pose ses valises à Paris, en 2019.
“C’était très dur. Le début était très dur, parce que quand je suis arrivé, je ne connaissais rien en français et mon anglais n’était pas très bon. C’était un peu compliqué pour communiquer avec les gens.”
Mais Alessandro aime chanter, et c’est la seule chose qui compte pour lui. Avec son ukulélé, il interprète des morceaux folk et pop en anglais, en attendant de publier ses propres créations.
“Je fais de la pop, mais pas de la pop très joyeuse, ni rapide. C’est plus de la pop un peu pesante, romantique, triste. En fait, ma musique est toujours en relation avec la mort ou la tristesse, parce que je pense que c’est ça la vie. Et j’écris des chansons depuis déjà un an.”
Tous les jours, Alessandro traverse Paris et chante pour un public éphémère, entre deux stations de métro, ou dans les rues de la capitale. C’est pour lui un gagne pain, et la vitrine de son travail musical.
“J’ai commencé à chanter au Trocadéro et sur les Champs Elysées. Dans le métro, je chante beaucoup dans la ligne 9 et la ligne 2. Mais après, c’est toujours beau ce que je ressens quand je chante dans le métro. Il peut y avoir parfois des personnes qui n’aiment pas trop la musique, mais on trouve aussi de bonnes personnes. Des personnes qui veulent m’écouter encore, qui veulent que je leur donne mon numéro ou mon Instagram et c’est ça qui est beau. Des fois, il y en a même qui s’arrêtent, qui me disent “je n’ai pas d’argent mais tu as bien chanté et j’ai vraiment aimé”, et ça me touche beaucoup.”
Son rêve, ce serait qu’un producteur le remarque et lui propose de produire un single ou un album. Pour l’instant, Alessandro se fait une petite place dans le monde de la musique, en partageant ses covers sur les réseaux sociaux et en donnant tout ce qu’il a à donner, accompagné de son ukulélé entre la ligne 9 et la ligne 2.
Vous pouvez retrouver les interprétations d’Alessandro Valderrama sur son compte Instagram @alessandro.valderrama.
Pauline Gauer