5F02 : 5 films pour passer février

C’est toujours l’hiver, il fait toujours nuit à 18 heures, on ferme toujours la fermeture éclair du manteau jusqu’en haut… j’en déduis qu’on a toujours envie de se poser dans le canap’ le soir, plaid sur les genoux, chocolat chaud dans la main avec un petit film à regarder. Seul.e ou accompagné.e, je vous propose 5 nouveaux métrages à découvrir ou à revoir pour ce mois de février, afin de parfaire votre culture cinématographique et de passer un bon moment. Du film français good vibe aux plus grosses productions américaines, il y en a pour tous les goûts…

Film N1 : Blood Diamond

Réalisateur : Edward Zwick / Sortie : 2006

Casting : Leonardo Dicaprio, Djimon Hounsou, Jennifer Connelly

Quand je tape « Dicaprio Filmography » dans Google, Blood Diamond est le seizième film qu’il me propose. Vous en connaissez beaucoup des acteurs qui interprètent un premier rôle dans un chef-d’œuvre et qui arrive en seizième position ? Leonardo Dicaprio est mon acteur préféré. Comme tout bon fan, j’ai fait quasiment le tour de ses films et je peux vous assurer qu’il n’est pas à la seizième place dans mon classement. Je lui accorderai surement un bon top 5 aux côtés d’Inception, Titanic, Le Loup de Wall Street et The Revenant. Blood Diamond est selon moi ce que l’on peut attendre de mieux d’un film. Un bon scénario inspiré de faits réels (tout de suite tu te sens impliqué), un casting irréprochable, une photographie couplée à des décors somptueux et une bande originale magnifique (ici signé James Newton Howard).

Synopsis : Solomon Vandy est un pêcheur dans un pays ou la guerre civile fait rage entre le gouvernement et les rebelles. Il est un jour arraché à sa famille et forcé à travailler dans les mines diamantifères. Sur place, il trouve un énorme diamant qu’il arrive à enterrer au moment même où une attaque contre les rebelles prend place. Il se retrouve en prison où son destin va croiser celui de Danny Archer purgeant une peine pour trafic. Pour des intérêts personnels différents, les deux hommes vont s’embarquer dans un dangereux voyage pour récupérer la pierre précieuse. Ils seront accompagnés de Maddy Bowen, une journaliste idéaliste qui a pour but de refléter la situation instable de la région causée par ce trafic illégal.

Âme sensible s’abstenir… Si ce film m’a autant marqué, c’est notamment à cause des images très violentes qu’il met en scène. Certain.es seront peut-être réfractaires à l’idée de voir un film aussi cru. Mais si le film se veut de refléter une triste réalité et toucher le spectateur, alors ces images parfois peu soutenables sont un réel outil de dénonciation. Je parlais de Sept Vies le mois dernier, ou la question d’« être un homme bien » est omniprésente dans le film. Je dois vraiment apprécier cet arc scénaristique car on le retrouve également dans Blood Diamond. Qui fait le bien ? Qui fait le mal ? Pour quelles raisons ? Comment trouver la rédemption ? Ces thèmes moraux viennent définir l’attachement que l’on porte au personnage d’un film. Il y en a que l’on adore détester et c’est le cas de notre cher Danny Archer.

Film N2 : Mon pote

Réalisateur : Marc Esposito / Sortie : 2010

Casting : Édouard Baer, Benoît Magimel, Diane Bonnot, Léonie Simaga

Je me souviens avoir trouvé ce DVD dans le cash express du centre-ville de Troyes. Assez admiratif du style d’Édouard Baer et curieux de le voir partager l’affiche avec Benoît Magimel, je n’ai pas hésité à repartir avec le DVD chez moi. Mon pote, c’est le film que tu décides d’aller voir à la séance de 18 heures le dimanche. Le petit film français où tu te laisses porter par l’histoire et tu ressors avec le sourire de la salle de cinéma. Tout comme Blood Diamond, Mon pote est un film inspiré de faits réels. Mais cette fois-ci c’est le thème de l’amitié qui est traité.

Synopsis : Victor Gallien est le patron d’un magazine automobile. Il est à la tête d’une petite équipe d’une dizaine de personnes. Un jour, il va parler de son travail dans une maison d’arrêt. Il y rencontre Bruno, un ancien braqueur de voiture, fan de son magazine. Ce dernier lui demande de l’embaucher. Au vue de son expertise et de la liberté conditionnelle qu’il peut lui apporter, Victor accepte et une amitié naît entre les deux hommes.

Le point de départ de cette histoire prend place dans la propre vie du réalisateur, Marc Esposito (également réalisateur du film Le Cœur des Hommes). Ce n’est pas la passion de l’automobile mais celle du cinéma qui l’avait rapproché de l’ex-détenu Jean-Luc Levesque. Cette histoire a donc servi de base pour ensuite broder un scénario autour. La particularité du cinéma d’Esposito, c’est sa mise en scène à 3 caméras. Habituellement, quand on tourne un dialogue, on filme d’abord les répliques de l’un puis celle de l’autre et ensuite un plan large avec les 2 personnages. Mais Marc Esposito privilégie « le vrai » en filmant les 3 en même temps. C’est une mise en scène très contraignante en termes techniques mais qui offre aux acteurs une aisance pour se glisser et rester dans la peau des personnages. En bref, Mon pote n’est pas un film extraordinaire, mais pourra vous faire passer une soirée des plus sympathiques. Il peut tout à fait convenir pour un visionnage en famille où il fallait choisir une belle histoire sans violence pour passer la soirée.

Film N3 : Sept ans au Tibet

Réalisateur : Jean-Jacques Annaud / Sortie : 1997

Casting : Brad Pitt, David Thewlis

En revoyant Sept ans au Tibet pour l’écriture de cet article, je me suis rappelé à quel point ce film pouvait me diviser. D’abord profondément touché par la beauté qu’il illustre, il instaure ensuite chez moi un profond dégoût du genre humain. Je suis sûr que vous voyez de quels types de métrage je parle. Certains films montrent les plus belles prouesses de notre civilisation quand d’autres mettent en lumière la noirceur de l’humain et ses plus sombres actions. La particularité de Sept ans au Tibet, c’est qu’il fait les deux.

Synopsis : Heinrich Harrer est un alpiniste autrichien au fort caractère. En 1939 il décide de gravir le Nanga Parbat, sommet inviolé de l’Himalaya au désarroi de sa femme qui attend leur bébé. La guerre éclate pendant l’excursion d’Heinrich et de ses collègues alpinistes. Prisonnier, il multiplie les tentatives d’évasion. Lorsqu’il réussira aux côtés des autres alpinistes, Heinrich Harrer commencera la véritable aventure de sa vie. Une aventure qui le mènera à Lhassa, capitale historique du Tibet et lieu de vie du jeune dalaï-lama.

Laissez-moi-vous parler de Joseph Campbell. Un homme, entre autres écrivain et mythologue. Après avoir étudié les principaux mythes qui ont survécu à des milliers d’années, il remarque une structure fondamentale commune à ces derniers. C’est le monomyhte ou autrement dit le voyage du héros qu’il schématise en 12 étapes. Il démontre également que peu importe l’époque, le lieu, l’environnement… l’axe scénaristique qui va captiver le spectateur, c’est le voyage du héros. (George Lucas a d’ailleurs énormément étudié ces écrits pour concevoir Star Wars). Bien que ces travaux ne s’appliquent pas parfaitement à un film dans le style de Sept Ans au Tibet, cela m’a permis de comprendre que ce que j’appréciais dans ce film, c’est le voyage du héros. Voir ce que cette épopée va pouvoir lui apporter et voir également, ce qu’il va apporter aux personnes qu’il croisera. J’ai aimé suivre les péripéties de l’alpiniste incarné par Brad Pitt et tirer des enseignements de son voyage. D’ailleurs, on trouvera là encore le thème de la rédemption et de comment devenir un meilleur humain (définitivement un de mes thèmes préférés).

Attention : Je tiens à ajouter que ce n’est pas un documentaire historique mais plus un film d’aventure dramatique. Certains points traités dans le film (le passé du héros et le conflit Tibet-Chine) sont historiquement inexacts selon des spécialistes. Je vous invite donc à vous renseigner à la suite du visionnage si vous désirez en savoir plus sur la vérité.

Film N4 : Deux Moi

Réalisateur : Cédric Klapisch / Sortie : 2019

Casting : François Civil, Ana Girardot, François Berléand, Camille Cottin

Deux moi est un film que j’adore, mais j’ai beaucoup de mal à dire pourquoi. Pourtant je vais quand même devoir essayer… Ce film est sorti il y a seulement 2 ans, je me souviens très bien en avoir écrit le titre sur mon petit post-it avec les films à aller voir au grand écran. Malheureusement le temps est passé et il n’était plus disponible en salles. Je me suis rattrapé en découvrant cette belle histoire quelques mois plus tard… Ce 13e long-métrage de Cédric Klapisch met en scène François Civil et Ana Girardot, acteur et actrice que j’aimais et que j’adore désormais.

Synopsis : Mélanie et Rémy ont la trentaine et vivent dans le même quartier à Paris. Ils sont même voisins sans le savoir. Une seule cloison les sépare, mais ce serait un mur d’enceinte que cela serait pareil. Les deux sont victimes de la solitude des grandes villes à une époque hyper connectée où l’on pense que faire des rencontres est pourtant si simple. Seule, Mélanie a bien du mal à se remettre de sa rupture et enchaîne les rendez-vous amoureux ratés. Seul, Rémy n’a pas grand-chose d’autres que son travail pour remplir ses journées et vire vers la dépression. Deux individus, deux parcours mais peut-être une même direction ?

Deux Moi n’a pas de personnage principal. Ou alors il en a deux ! Je n’arrive pas à savoir. Mais je crois que c’est ce qui me plaît dans ce film. Ce film jouit d’une atmosphère que je n’arrive pas à décrire. Surement dû au fait que le spectateur sait qu’ils habitent à 2 mètres alors qu’eux l’ignore. On suit le quotidien de 2 personnes, mais il n’y en a pas un qui est plus important que l’autre. On le voit d’ailleurs sur l’affiche ou les personnages dos à dos, regardent dans des directions opposées. Si proche et pourtant si loin… Ce film sortit 6 mois avant la pandémie résonne encore plus après les mois difficiles de confinement traversés. Cette période ou le manque de relations humaines s’est fait encore plus ressentir. En bref, j’ai aimé suivre le chemin de ces 2 trentenaires un peu perdu, à la recherche de quelques choses qui les animent, à la recherche d’amour…

Réalisateur : Christopher Nolan / Sortie : 2006

Casting : Hugh Jackman, Christian Bale, Scarlett Johansson, Michael Caine, Rebecca Hall

Celui-là il est un petit peu spécial. Dans la vie de tous les jours quand on me demande un film à conseiller, je réponds toujours Le Prestige.

Il y a deux ans, quand je rentrais de l’IUT, que j’avais fini mes devoirs et que mon repas était prêt (probablement des pâtes), je me penchais sur ma bibliothèque de DVD à la recherche d’un film à découvrir. Chaque jour j’en choisissais 3 ou 4, puis après 5 bonnes minutes d’hésitation, j’en insérerais un dans le lecteur. Un jour, le vendredi 18 octobre 2019, pour une raison que j’ignore j’ai pris le DVD du film Le Prestige et je l’ai inséré dans le lecteur sans hésiter une seule seconde. Pourtant, rien ne me poussait à regarder celui-là plutôt qu’un autre, j’en avais entendu parler une seule fois plus que brièvement. Je ne connaissais à l’époque ni Christian Bale, ni Hugh Jackman, ni Scarlett Johansson (ouais tu te demandes à juste titre comment je peux écrire des articles de cinéma aujourd’hui). Pourtant je me suis lancé dans ce film sans même lire le synopsis à l’arrière de la jaquette. C’était de la découverte à 100%.

Deux heures plus tard, le générique de fin déroulait devant moi, et je suis facilement resté immobile pendant 20 minutes, assis sur mon lit à réfléchir à ce que je venais de voir sans rien faire d’autre. Jamais un film ne m’avait autant matrixer la tête, et d’ailleurs aucun film n’a réussi à le refaire à cette échelle depuis.

Le lendemain, trois amis viennent chez moi pour passer la soirée. Après avoir passé 3 heures devant Le Loup de Wall Street, tout le monde est chaud pour regarder un autre film. L’un dit « He, on peut regarder Le Prestige, à t’entendre en parler ça à l’air trop bien ». J’ai accepté parce que j’avais vraiment envie qu’ils le découvrent, mais Le Prestige est un tour de magie et je me suis dit que maintenant que je connaissais le secret du tour, mon visionnage allait être un peu barbant. J’étais à mille lieues de me douter que ce second visionnage allait être génial, mais d’une autre manière. Voir les indices laissés par le réalisateur m’anima au plus haut point…

En bref, si vous cherchez un film à regarder pour ce soir, je vous conseille Le Prestige. Et si vous cherchez un film pour demain, je vous conseille Le Prestige également.

Synopsis : Au début des années 1900, Alfred Borden et Robert Angier sont deux magiciens très talentueux qui se produisent à Londres. Une petite compétition amicale se développe entre les 2 illusionnistes. Mais prise dans une spirale d’évènements, cette rivalité va rapidement les mener à la haine. Devenus ennemis, les deux artistes vont s’efforcer de se détruire l’un l’autre en usant des plus noirs secrets de leur art.

Le Prestige est un film et un tour de magie. Dès la première seconde, la voix de Michael Caine vous interpelle : Est-ce que vous regardez bien attentivement ? Moi je suis sûr que non. Tout comme moi, vous ne regarderez pas attentivement. J’en profite pour dire que ce film demande une certaine concentration pendant son visionnage. Le montage du film ne suit pas la chronologie, ce sera à vous de faire l’effort de remettre les pièces du puzzle dans le bon sens. Pour conclure, je trouve ce film absolument parfait et je vous fais la promesse que ce film prestigieux vaut le détour.

Alors ? Quel est le synopsis qui a le plus piqué votre curiosité ? Les 5 peut-être ? N’oubliez pas qu’en parallèle, il y a des supers films actuellement en salle et pour tous les goûts. Du côté tricolore, vous pouvez jongler entre le film policier Maigret ou la comédie Zaï Zaï Zaï Zaï. Le nouveau film du palmashow Les Vedettes est toujours disponible également. Côté étranger, les blockbusters Uncharted et Blacklight viennent de sortir, et gardez en tête que le nouveau Batman va bientôt arriver. Le choix est vaste et je suis sûr que vous pourrez trouver votre bonheur. On se revoit en Mars…

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Clément Regazzoni

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