Depuis jeudi 18 avril, la HEAR, Haute École des Arts du Rhin est occupée sur ses sites de Strasbourg et Mulhouse. Étudiant·es et professeur·es dénoncent les suppressions de postes et la baisse du nombre de places en première année, perçue comme un renforcement de la sélection. Une mobilisation qui intervient un mois après de premières actions dans plusieurs écoles d’art et de design, partout en France. 

Tout commence le 19 mars dernier quand Rachida Dati, ministre de la Culture, annonce qu’elle envisage la fermeture de plusieurs écoles d’art. En cause, le manque de moyens qui frappe certaines d’entre elles, qui compromet l’accueil des élèves selon la Ministre. Le 26 mars, plusieurs écoles s’étaient animées, avec une première journée de grève. 

Tout s’est intensifié la semaine dernière, aux Beaux-arts de Strasbourg où l’on dénonce les méthodes d’une direction qui a ajouté à son triste palmarès le non-remplacement de 5 départs à la retraite. On proteste aussi contre le passage de 88 à 52 places en première année, avec désormais un accueil uniquement à Mulhouse au début de la scolarité. Jusqu’à maintenant, 58 élèves étaient accueillis à Strasbourg et 30 à Mulhouse. 


Les subventions publiques allouées à l’école ont largement baissé, ce qui impacte le budget annuel de 12 millions d’euros et oblige à des décisions lourdes, une direction qui communique de façon fantomatique. Outre les professeur·es qui ne seront pas remplacé·es — une dizaine d’ici deux ans, des postes en CDD ne seront pas renouvelés. Les élèves-artistes sont les premiers impactés par cette politique de durcissement de l’accès aux études d’arts. Et dans ces conditions, nul doute que Rachida Dati, ou quelqu’un d’autre, se fera un plaisir de fermer une école majeure du paysage artistique. D’ici là, soutien total aux équipes enseignantes et aux élèves.

Pour aller plus loin : 

Lire le très bon article de Révolution Permanente 

Lire le très bon article de Rue 89 Strasbourg 

Lire le très bon article de France 3

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Arthur Guillaumot

Photo de Une : Le poing levé Strasbourg via Révolution Permanente