< Tous les articles Top 2019 de Romain Par Romain Bouvier 26 décembre 2019 Photo by @pascalkrumm on Instagram Bien le bonjour à vous bande de petits salopards, c’est comme toujours un plaisir de vous retrouver en cette sombre nuit d’hiver pour ce qui sera je l’espère une explosion culturelle pour vos petits yeux ébahis. Dans 5 jours nous fermerons tous ensemble les yeux sur une décennie entière, remplie de changements, de révolutions, de rires, de larmes, de destruction, d’amour, de regrets, de plénitude et d’amitié. Si j’avais un peu plus de peau sur les doigts, je vous ferais une liste exhaustive de tout ce qui a fait les années 2010. Mais c’est pour l’instant impossible sans salir les touches de mon clavier de sang, peut être une prochaine fois. La chose que je retiens c’est qu’en 2010 je me faisais peindre un drapeau de l’Espagne sur le dos pour la finale de la coupe du monde de foot parce que j’avais 10 ans et qu’ils étaient les plus forts, alors ça allait de soit. Maintenant, j’ai la chance d’être l’une des gouttes de Première Pluie depuis bientôt 2 ans, merci. J’aimerais vous parler sentiments encore un moment mais j’ai des comptes à rendre si je veux toucher ma prime de noël, alors je vais vous dresser ici mon top 2019 à moi des choses qui m’ont marqué. Ça aura été une belle année du point de vue culturel – comme tous les ans au final -, mais j’aimerai cela-dit en placer une pour l’album To Pimp a Butterfly de Kendrick Lamar, sorti en 2015. Ce petit bébé reste pour moi le plus marquant et donc le meilleur album de la décennie, voilà, faites en ce que vous voulez. On peut maintenant commencer et je vais vous parler de musique, de ciné, et pour le reste, surprise !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ———————————– Musique –———————————– Lana Del Rey – Norman Fucking Rockwell – Lana Del Rey s’est imposée progressivement depuis 2012 comme une icône de la scène musicale américaine. Egérie rétro à la voix lancinante et cristalline, sa musique a toujours eu une saveur particulière. Elle a un peu déçu avec son dernier album Lust For Life et sa volonté de s’affranchir un peu de son style au profit de quelque chose de plus à la mode. Dans Norman Fucking Rockwell elle est au sommet de son art, et le projet dans son ensemble est hypnotique, doux, nostalgique, absorbant, et vous rend empathique. Elle a su créer un micro univers réussi, on arrive à s’y perdre volontiers. Les chansons que je vous conseille : Norman Fucking Rockwell, The Next Best American Record et The Greatest. Vampire Weekend – Father of the Bride – Pour cet album là, c’est mon très cher ami Léo qui va vous faire la causette. Lui ce qu’il aime par dessus tout c’est le chiens, la bonne musique et les concerts. On adore tous les deux ce petit bébé, mais c’est lui qui vous en parlera le mieux, il connaît beaucoup plus l’industrie musicale que moi et certainement plus que vous aussi, sans vouloir vous offenser. Soyez gentils avec lui. A tout à l’heure 🙂 5 ans après leur dernier album, Vampire Weekend revient en force avec un album pop rayonnant et des fans toujours biens fidèles au poste. Malgré un accueil assez mitigé de la critique, c’est l’un des albums les plus charmants, colorés, réjouissants de l’année et même de la décennie. Chaque morceau ici déborde d’une énergie incroyable, on se prend plein de positivité dans la gueule et un nouveau morceau favori vient se révéler à chaque écoute. On retrouve ici un mélange maîtrisé de tout ce qui fait la force de Vampire Weekend : des mélodies entêtantes – est-ce que quelqu’un a vraiment déjà entendu A Punk un fois et en a oublié la mélodie ? -, des lignes de basses formidables qui bourdonnent, un chant doux et toujours juste, un tout qui vient poser sa main sur votre tête et vous dire que tout va bien se passer. Father of the Bride est un album qui se bonifie à chaque écoute et en cette fin d’année il a atteint un très grand niveau. Les meilleurs sons selon moi : this life, how long, rich man Salut, c’est à nouveau moi, c’était juste pour vous dire que mes chansons préférées dans cet album exceptionnel sont Hold You Now, Big Blue et Jerusalem, New York, Berlin. Shay – Antidote – N’étant pas un grand spécialiste du rap francophone, il y a beaucoup de charbonneurs du milieu que je ne connais pas vraiment. C’était le cas de Shay avant Antidote, et elle m’a mit une énorme claque. Dans cet album elle raconte une histoire et dresse un ego trip ultra crédible et intéressant, dans un monde où l’attrait inconditionnel et affirmé pour l’argent et le plaisir sexuel est encore réservé aux hommes. Les textes sont solides, la musicalité travaillée, et le tout est porté par Shay bordel, elle est devenue le fantasme de tout Twitter et devient même icône de mode. Les sons que je conseille : Jolie, Même pas bonne, BXL Tyler The Creator – Igor – Il se trouve que lorsqu’on aime vraiment la musique, il y a de grandes chances pour que l’on aime Tyler The Creator. Du coup, il se trouve que c’est Léo La Musique qui va s’occuper de vous encore une fois. Au plaisir Progression incroyable de tyler the creator qui, après l’acclamé et presque parfait flower boy, vient de nouveau nous régaler dans un tout nouveau registre. Tyler, si vous le suivez depuis Odd Future, c’est un peu comme un pote de lycée qui tourne trop bien, tyler monte en puissance et maîtrise son art un peu plus chaque année. Il nous propose en 2019 un album bien singulier de rupture, à peine un album hip hop, plein de mélodies et de textures grésillantes. Une preuve de courage et d’une grande confiance en ses capacités. « Earfquake » propose le meilleur hook de l’année, presque trop bon par rapport au succès du son . Quant à « Gone, Gone / Thank You », c’est presque quatre chansons en une. Les changements de vibe et de couleur sont si bien exécutés qu’on ne réalise même pas vraiment la magie opérée dans cette compo. Sur cet album, Tyler a réussi à prouver à tout le monde qu’il est aussi bon producteur et arrangeur que rappeur, et il le mérite. Déception Roméo Elvis – Chocolat – Il y a un album que j’attendais énormément en ce mois d’avril 2019. Le premier album solo de celui qui était devenu mon rappeur préféré après la sortie 2 ans plus tôt de Morale 2, en collaboration comme toujours avec Le Motel aux platines. Au delà de l’instrumentale de chaque morceau qui instaurait à chaque fois une vibe particulière – de l’ambiance tamisée au groove haletant – les textes étaient eux aussi en faisaient un projet consistant et crédible. Sa manière de nous faire du storytelling et son egotrip formaient un univers où on aimait se perdre volontiers. C’est simple, pour moi il n’y avait absolument rien à jeter dans Morale 2. Peut être que le Motel avait beaucoup plus d’influence que ce que l’on pourrait croire sur la musique produite par le duo, mais voilà la seule chose que j’ai à dire sur Chocolat : c’est presque le néan total. Pour moi les textes sont tout bonnement nuls, et l’instrumental lui aussi n’offre pas grand chose à se mettre sous la dent. Avant, il souffrait de la critique des amateurs de rap pur et dur qui n’étaient pas capables d’accepter ces formes émergentes et la vague belge, complètement a tord. Maintenant, il mérite son image de rapeur pour gamins et l’alimente à chacune de ces frasques sur les réseaux sociaux. Bref, affaire à suivre. ———————————– Ciné –———————————– Jonah Hill – Mid 90’s – Ce premier film produit par Jonah Hill avait une saveur assez particulière. On suit ici une bande de skateurs dans un cadre qui leur va bien, le Los Angeles des années 90. C’est un film qui parle du passage de l’enfance à l’adolescence, de transgression et d’affirmation de soi. Il ne se fera pas ode intemporelle à la culture skate comme Les Seigneurs de Dogtown, mais s’en sert comme carcan pour faire passer son message, comme l’excellent Kids de Larry Clark (1995). Si vous voulez en savoir plus sur ce beau bébé, on vous en parlait ici. Joon-ho Bong – Parasite – Véritable phénomène de cette année côté cinéma en France, cette jolie prose du réalisateur coréen mérite incontestablement son succès. En voici le synopsis : Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne. A partir de là, le scénario qui se déroule sous nos yeux est étonnant et parfois prévisible, mais toujours haletant. On passe de la comédie au thriller sur fond de tableau où l’on nous dépeint les inégalités présentes en Corée du Sud. On se sert avec brio de l’architecture pour marquer ces contraste, et des changements de rythme bien placés pour faire de ce film quelque chose de délicieusement prenant, comme une expérience immersive. Peter Farrelly – Green Book – Tout dernier lauréat de l’oscar du meilleur film, pas très original à intégrer dans un top donc. Cela dit c’était nécessaire, tant le tandem Ali – Mortensen fait plaisir à voir. Leur relation est la principale force de ce road movie qui nous montre qu’en 1962, il était encore trèès mal vu d’être noir dans certaines région des Etats Unis. La performance des deux acteurs est géniale, et vous remplie d’émotions simples mais intenses. (A ne surtout pas voir en VF ) ! Déceptions Je vais vous parler assez rapidement de ce qui m’a déçu cette année en matière de cinéma (ça ne va pas trop traîner) : J.J Abrams – Star Wars IX : L’Ascension de Skywalker – Pour tout vous dire je ne suis pas allé le voir, contrairement aux deux premiers et cette fois-ci je me suis contenté de bien en éplucher la critique : la flemme de mettre à nouveau 8 balles dans une saga dont l’unique but semble aujourd’hui de vouloir votre argent. Certes ça a toujours été le cas, mais jamais à ce point au mépris de tout le reste. Un scénario bancal encore une fois et c’est dommage, c’était bien Star Wars. Michael Dougherty – Godzilla 2 : roi des monstres – N’attendant rien d’autre de ce film que de la bonne grosse castagne entre des monstres énormes qui font du bruit, j’ai été étonné de voir à quel point la qualité des dialogues et de tout ce qui touche aux humains et à la scénarisation là dedans est minable. J’ai quand même passé un bon moment, il y avait effectivement ce que j’étais venu y trouver, et puis le reste était tellement ridicule que s’en était assez drôle. A ce point là ça reste cela dit un manque de respect sans nom pour la cible de ce blockbuster, je le mets donc logiquement au rang dans mes déceptions. ———————————– Séries –———————————– Raphael Bob-Waksberg – Bojack Horseman – Cette année la nouvelle saison sortait en 2 parties, et on n’a eu le droit pour l’instant qu’à la première des deux. Elle nous laissait un peu sur notre faim, mais les 5 premières saisons étaient d’une qualité telle que je m’en fais pas trop, j’ai complètement confiance en eux. Je n’ai pas grand chose à vous dire là dessus, à part que si ce n’est pas déjà fait il faut que vous alliez regarder. L’univers graphique est unique et inscrit toute l’action en suspend, dans un registre assez unique. Dans ce monde des gens normaux cohabitent avec des animaux – qui au final eux aussi sont un peu des gens normaux -, et cette petite particularité est exploitée parfaitement, beaucoup de détails hilarants peuplent chaque épisode de cette comédie parfois très sombre. Eiichirō Oda – One Piece – Ça me fait bizarre de mettre dans ce top un animé vieux de maintenant 20 ans. Vous connaissez à peu près tous de près ou de loin cet énorme merdier alors pas besoin d’extrapoler dessus (en plus, je serais bien incapable de résumer tout ça en quelques phrases). Cette année aura été charnière pour ceux qui suivent le manga ou l’animé : on rentre tout doucement dans la phase de conclusion de celui-ci, et c’est tout bonnement jouissif. Il n’existe à ma connaissance pas d’oeuvre plus complète jamais imaginée par l’homme, l’univers créée est d’un vaste impressionnant et tout paraît lié. Des choses qui s’y sont passées 15 ans auparavant l’ont été pour influencer certains détails d’aujourd’hui et des influences historiques, mythologiques, sociétales, ou que sais-je encore pleuvent à la pelle. Cette oeuvre n’a pas encore fini d’enchanter le quotidien de ses adorateurs et de déchaîner les passions et même en France, il existe une communauté énorme qui gravite autour d’elle sur Youtube (Le Mont Corvo, Goji…). Un grand merci à Eiichirō Oda d’exister, et d’avoir eu l’idée d’inventer One Piece. Déceptions Réalisateurs multiples – Game Of Thrones saison 8 – Pas besoin d’extrapoler, certaines choses étaient plaisantes mais l’ampleur du raté est incompréhensible. ———————————– Média –———————————– Youtube – Trashtalk – Cette année et pour la première fois de ma vie, je fais partie des allumés qui suivent la nba et se lèvent la nuit pour pouvoir suivre cet énorme show en direct, et ça devient une vraie passion. Cette ligue a une saveur particulière, un prestige, un passif, des stars increvables, des histoires à couper le souffle, un fonctionnement qui a tout pour rentrer dans la tête de ce qu’y s’y intéressent et ne jamais en sortir. Et au milieu de tout ça, il y a Trashtalk, qui anime toute la communauté française. Il y a le site internet et leur livre, tous deux au poil. Mais la choses dont j’ai envie de parler ici c’est leur chaîne youtube, dont le concept (hors exceptions) est très simple : deux gars sont assis sur leurs fauteuil, et vont parler entre eux pendant 20 minutes, 40, ou une heure peu importe, sur le sujet de leur choix ou dans le cadre d’une émission-concept. Presque à chaque fois, c’est juste passionnant, le seul défaut qu’on peut leur trouver c’est que leurs débats sont parfois difficiles à comprendre, lorsque l’on est pas un minimum connaisseur (mais souvent, ça permet d’en apprendre beaucoup sur le monde merveilleux du basket). La chaîne Le Crossover est plus adaptée à quelqu’un qui n’y connait rien au basket mais veut le découvrir, eux aussi produisent du contenu passionnant. Une petite vidéo au hasard pour comprendre l’ambiance : ———————————– Foutoir –———————————– Meilleure photo d’un dos plein d’encre de tatouage Via @the.pinklemonade on Instagram Meilleure photo d’un aigle en train de déguster un méchant serpent Via @primwildlife on Instagram Meilleure photo d’un chien de berger incompétent mais qui aime son travail Voilà, on arrive à la fin de mon top de l’année déjà assez dense même si j’aurais aimé vous parler de tout ce qui m’a interpellé encore longtemps. Si vous avez envie de partager les choses qui vous ont marqué ou de réagir à tout ça dans les publis du top sur nos réseaux n’hésitez pas ! Des bisous, on vous aime Romain Bouvier À lire aussi À la loupeCartes postalesDossiersHoroscopeInterviewsPlaylists