ISHA – Les magiciens 

Isha a enfin sorti le troisième volet de la trilogie « La vie augmente ». Un Ep ou album dont on va, j’espère, entendre parler. Toujours aussi brut, toujours aussi travaillé, rude et doux. 10 Titres, une majorité d’entre eux m’ont touché dès la première écoute. Dont un, « Les magiciens ». La piste 4 démarre et on ne sait pas encore, malgré son instrumentale douce, qu’elle va contenir une histoire sombre, celle de l’esclavage des hommes noirs par des hommes qui ont « les yeux de la couleur du ciel », et on peut imaginer la peau blanche. C’est bien écrit, c’est lourd, c’est chantant. Isha est trop fort écoutez l’album.

Dye – Fantasy

J’ai redécouvert un son que j’écoutais il y a des années. Un son que j’avais trouvé lors de mes premières années YouTube, avec un clip qui m’avait marqué. J’aimais pas tant que ça cette musique, c’est surtout le clip qui m’avait marqué. Le clip c’est une histoire sombre qui démarre par des jeunes qui pénètrent dans une piscine en pleine nuit puis qui se transforme étrangement en film d’horreur puis de science fiction. Ça parle de sexe et de grandir, et c’est étrangement, et de façon dérangeante, poétique. Et maintenant, des années après j’aime cette musique alors voilà pour vous !

Kompromat – De mon âme à ton âme (feat Adèle Haenel)

De mon âme à ton âme est l’un des grands moments du premier album de Kompromat, Traum und Existenz, paru l’année dernière. Kompromat, c’est le projet de Rebeka Warrior de Sexy Sushi et de Vitalic. De mon âme à ton âme est un moment musical précieux. Claire Burger réalise pour ce morceau un clip hommage à L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot (1964). La techno radicale de Kompromat gagne en douceur sur cette réalisation, et devient un volupte de fièvre légère, un moment de flou artistique.

https://www.youtube.com/watch?v=6AtwuQSkwgY&feature=youtu.be

Yseult – Corps 

Quand Yseult parle de Corps, elle refuse qu’on lui parle d’un hit, elle dit que c’est un classique. Mais qu’est ce que c’est un classique ? Corps, c’est un message universel d’acceptation de l’intime. Un son qui dépasse son auteure. C’est ce qu’elle nous confiait dans l’interview qu’elle nous a accordé. Corps, c’est un manifeste, qui témoigne de la grandeur d’Yseult. Vision artistique et manifeste se mêlent pour dire une époque, une génération, qui est ce qu’elle est. Et c’est la même chose pour tous les morceaux de Noir, son ep paru fin octobre. 

Barbara Pravi – Reviens pour l’hiver 

Vendredi 7 février. Comme l’année dernière à la même date on se prend une vague de projets somptueux, des premiers et des millièmes projets. Des trucs qui vont donner le ton de cette année qui s’ouvre encore. Barbara Pravi, avec Reviens pour l’hiver signe l’un des projets les plus réussis du début d’année justement. Maîtrise totale. La sensibilité passe par la voix, les mots, les couleurs qui sortent de l’imaginaire de la jeune femme. Reviens pour l’hiver, voyez la référence rimbaldienne, est un endroit moelleux, un wagon plein de coussin roses et bleus, dans le soir. Ecoutez-le ici. 

Thylacine – Poly

Saxophoniste et beatmaker, Thylacine est un artiste français de 27 ans. Il sort un album en 2015 du nom de Transsibérien, qu’il compose le temps d’un périple en train de 10 000 kilomètres, de Moscou à Vladivostok, en Russie. C’est d’ailleurs une illustration de l’itinéraire qu’il utilise en couverture de l’album. En parallèle, il publie une web-série documentaire du même nom, disponible sur YouTube en 10 épisodes. Poly, c’est le paysage qui défile de la fenêtre d’un train, un mélange de downtempo et de rythmes house tribaux. Un voyage sonore et visuel.

MAGENTA – Tom Tom Club

Magenta, c’est le nouveau projet d’un collectif bien connu qui a disparu des écrans : Fauve. Depuis 2015, changement d’identité. Après plusieurs tentatives, c’est pour le groupe un virage musical vers de l’électro-pop. Tom Tom Club aborde l’oubli et les nuits parisiennes. On y reconnaît la poésie des mots de Fauve et le timbre de voix du chanteur Nicolas Julliard.

Otis Redding – Sittin’ on the Dock of the Bay

Otis Redding est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands artistes ayant fait la musique soul alors qu’il est mort à seulement 26 ans dans un tragique accident d’avion. Cette chanson est de loin sa plus iconique pour 2 raisons. Premièrement, parce que le dernier couplet est composé de sifflements, l’artiste étant mort avant de l’avoir enregistré. Deuxièmement, parce qu’on ressent dans cette chanson un virage pop inédit pour l’époque, de la part de celui qu’on considère comme le précurseur du rap, qu’il aurait peut être même inventé, avec une autre destinée. 

Bill Withers – Ain’t No Sunshine

Cette chanson est l’une des plus reprises de l’histoire et des plus diffusées sur les radios britanniques. Elle a emmené le succès à Bill Withers qui à l’époque travaillait comme fabricant de sièges de toilettes pour des Boeing 747, et est maintenant l’un des plus gros papas de la musique soul.

Sofiane – #Jesuispasséchezso : Episode 12

Fianso est réellement de retour depuis cet énorme freestyle, le 12ème épisode des ses « Jesuispasséchezso », marque de fabrique du rappeur. Depuis il a remis ça dans un nouveau clip tourné en Albanie et sorti il y a 4 jours, « Training Day », mais préférant le freestyle, c’est celui là que je vous propose. C’est du Fianso comme on l’aime, flow dur et brut, des punchs à profusion et un clip qui nous montre le trafic de cannabis sous toutes ses formes. L’album arrive à grand pas.

Masoe – Alaska 

Chez Masoe, qui sort son premier ep, Maje, aujourd’hui, la gravité des thèmes n’a d’égale que la légèreté de la voix, qui semble porter par une brise. Un vent coloré, parfois heurté, souvent doux qui fait son chemin, les bras qui tombent ou qui célèbrent. Clip choc où le jeune homme sillonne Paris en combinaison jaune de protection chimique pour nous parler d’un monde qui clignote rouge et où « le voyant s’allume, les pierres fument ». Son premier ep est sorti cette nuit, écoutez-le dès maintenant.

Vincent Delerm – Pardon les sentiments 

Le raffinement ultime chez Vincent Delerm, je crois que c’est le moment où la trompette apparait sur un morceau. Pour exprimer un truc que les mots ne peuvent pas dire. Un explosion dans le coeur, de joie de peine, un truc grand qui dépasse tout. Il faut écouter Vincent Delerm tout le temps, mais quand ça va très bien ou très mal, c’est encore mieux.  Il faut écouter Panorama, son dernier album, paru en octobre avec Je ne sais pas si c’est tout le monde, un film d’une heure, subtile et beau. Delerm a passé sa vie à inventer des couleurs, celles des mots qu’on n’arrive pas à dire. 

Christine and the Queens – People, I’ve been sad 

Il y a cette dame, cueilleuse de fleurs, dynamiteuse des fins d’après midi, qui règne sur l’élégance. Il faut un temps pour entrer dans l’univers Christine and the queens, et après on commence à faire des mouvements saccadés du bras en tenant un citron alors qu’il est 6 h du mat. On remarque mieux les contours de la golden hour et on trouve du charme aux harmonies étranges des couleurs. Sur People, i’ve been sad, on sent bien qu’être triste, c’est ressentir plus fort. Et que la douleur émotionnelle est un mouvement de ballet.

Camélia Jordana – Facile 

Je crois que Camélia Jordana se réinvente à chaque projet. Et rien que pour ça, on pourrait cliquer. Longue vie aux artistes qui ne font pas deux fois la même chose. Ici, moins d’un an et demi après l’immense LOST, elle confie en mélodie douce ce qu’il ne faut pas montrer, ce qu’on apprend à cacher. La voix danse sur les peines et les piétinent, sagesse ultime. Camélia Jordan a de la sagesse et annonce les bourgeons d’un nouveau projet aérien. 

Swing – Pas besoin de raison

« J’ai pris des virages pas des raccourcis. » Swing en impose avec son ep ALT F4, d’une grande maturité, comme un point de vie, éveillé, lucide, qui prend soin des moments. Swing a du style comme peu, sa voix saute, s’envole, plane, redescend, imprime et grave. Sombre, l’ep. Entre questionnements des origines et hypothèses de départ précipité. Pas besoin de raison dresse un bilan criant des dualités qui tiraillent l’auteur, comme sur Gris, où il le dit, rien n’est noir, rien n’est blanc dans ma tête, tout est gris. Ecoutez Alt F4.

 

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