YN, comme deux lettres gravées, deux destins joints, pour révéler une musique faite de force et de précision. YN raconte l’insoutenable puissance d’être, sur des rythmes qui sont autant de frappes justes, et avec une science de la scène aussi rare qu’urgente. La claque qui fait du bien. 

Qu’est-ce qui vous anime, qui génère cette énergie qui fait l’identité de YN ?

N’Zaki : YN, c’est la rencontre de deux personnes entières, sincères et sans concession face à la création. La rencontre de deux personnes qui aiment la scène, qui aiment transmettre des ondes, des messages, des émotions. Moi, ce sont les mots. Yann, c’est le rythme. Les outils diffèrent et se complètent par cette envie, cette nécessité de tout donner sur scène, comme en studio. Il n’agit que de ça, chez nous : sincérité et spontanéité. 

Yann : L’envie de créer de tester des sons, des textures, des rythmes qui nous font plaisir. Et le plaisir de jouer ensemble tout simplement.

À votre avis, à quoi doit servir la musique ?

N’Zaki : La musique a une fonction intime et sensorielle. Elle est là pour éveiller des « mood », en nous. Il y a des musiques partout, des musiques pour tout. Pour ma part, c’est par ce biais que je passe pour accorder, amplifier ou apaiser mes émotions.

Yann : Chacun a son expérience avec la musique, ça rappelle de bons ou de mauvais souvenirs. Ça éveille des émotions. Elles sont toutes différentes. Pour moi, la musique est un moyen de présenter d’une autre manière des idées, des émotions, des images.

Chez nous c’est sincérité et spontanéité

Votre musique se base sur les battements de la batterie de Yann et ceux des mots de N.Zaki, c’est une démarche de force ?

N’Zaki : C’est notre démarche, tout simplement. Je te parlais de sincérité tout à l’heure, parce que notre processus de création ne se base pas sur le calcul. Mais, sur nous-mêmes, nos outils, nos histoires et notre envie commune de tenter des choses à partir de ce que l’on est. Je pense que c’est là où réside la force, c’est rester soi-même dans la création.

Yann : La démarche de force, c’est d’agir avec sincérité et d’aller à fond dans nos idées en les assumant.

Vous faites de la musique pour qui, et/ou pourquoi ?

N’Zaki : D’abord, pour nous, je dirais. On ne veut pas sortir des choses dont nous ne sommes pas fiers. Il faut que ça nous plaise en premier lieu, pour assumer pleinement nos œuvres et les partager par la suite. Et puis, il y a une fonction exutoire aussi. Pour ma part, quand j’écris, j’écris à partir des choses que je vis. C’est une odyssée, je plonge dans mes souvenirs, mes idées, ma conception de la vie, pour essayer d’en sortir le meilleur.

Yann : Essentiellement pour moi. Mais, si ça plait aux autres alors on ne va pas se mentir, ça me va aussi ! C’est important je pense de faire une musique pour soi. Ça rend un projet plus personnel, je pense.

Chants de Force, c’est le titre de votre premier ep, paru il y a deux ans, où est-ce que vous cherchez la force, celle de vos morceaux ? 

N’Zaki : Yann vient du Blues, du Rock. Moi, du Rap. Nos références sont différentes mais l’envie de créer ensemble permet de dialoguer et d’en tirer la plus belle substance.

Avant de fixer les morceaux, on a l’habitude de « jammer » ensemble. On part d’une matière brute et organique pour ensuite polir le morceau. La force, c’est aussi la possibilité de débattre, entendre, dialoguer pour en sortir grandi. C’est ce cheminement par lequel on est passé sur ce premier EP.

Yann : La force dont tu parles souvent vient aussi du fait que nous sommes deux sur scène. Du coup, on va à l’essentiel. Ça doit rester simple et efficace. Notre duo chant/batterie donne tout de suite une énergie physique et rythmique.

Cette année, vous avez pu faire pas mal de scènes, vous diriez que c’est le meilleur endroit pour faire vivre votre projet ?

N’Zaki : C’est vrai, on a eu de la chance, en 2021 on aura fait plus de 30 concerts. La scène est un très bon espace et l’outil idéal pour découvrir et comprendre notre musique. Certains commencent par l’écoute de notre EP. D’autres nous découvrent à travers nos clips ou vidéos live. Au final, les gens qui adhèrent à nos chansons, nous l’expriment avec le même enthousiasme. Tout dépend de l’entrée par laquelle tu passes. L’énergie déployée sur scène donne un sens à nos chansons, leur donne vie. On en a conscience et c’est un espace que l’on veut défendre car ça fait partie de notre histoire. On vient de la scène !

Yann : Nous assumons totalement le fait d’être un groupe de live, même si bien sûr, tout est important dans (clips, visuels…). Et au vu des supers retours après chacun de nos concerts, on se dit que oui, la scène est peut-être le meilleur endroit pour faire vivre notre projet. En tout cas, c’est comme ça que nous le pensons, et c’est dans ce sens que nous l’avons créé. 

On va à l’essentiel

Comment est-ce que vous avez vu le projet et votre musique évoluer ces derniers mois ?

N’Zaki : Ces derniers mois, le projet a bénéficié d’un réel éclairage auprès des professionnels de la musique, grâce notamment à nos passages remarqués lors des Inouïs du Printemps de Bourges, FrancoFaune à Bruxelles, le MIL à Lisbonne ou encore le MaMA à Paris. Début décembre, nous serons d’ailleurs aux Bars en Trans de Rennes lors d’un plateau Franco-Canadien. Puis, on a désormais un booker : Caramba Culture Live, dont la tâche est de nous trouver des concerts. Pour ce qui est des arrangements, nous avons fait appel à Manu Lechat pour adapter en live certains de nos titres. Par contre en ce qui concerne l’écriture et la composition, nous sommes un trio depuis la création du projet, avec Antony Morant à nos côtés (pour info, il est également notre technicien son en concert). Et puis avec Ba Zique, nous avons vraiment pu prendre le temps de réaliser et enregistrer notre second EP dans des conditions optimales et professionnelles. Tout cet ensemble participe à l’évolution de notre musique et du projet dans sa globalité.

En quoi vous croyez ?

N’Zaki : En nous, en tout ceux qui nous soutiennent et croient en notre projet, la convergence des luttes et en Zizou dans les arrêts de jeu (rires).

Yann : Au projet YN c’est important, et à la bienveillance.

Elle ressemble à quoi la suite, pour YN ?

N’Zaki : La suite s’annonce déjà riche et intense. Un second EP à sortir très prochainement. Plusieurs concerts en préparation, sur de belles scènes. Et, pourquoi pas des concerts à l’étranger… On en dira plus très bientôt, suivez-nous…  

Qu’est-ce que ça vous évoque la Première Pluie ?

N’Zaki : Ça m’évoque, l’innocence. Une sensation que l’on découvre pour la première fois.

Yann : Le repos, la tranquillité.

___

Arthur Guillaumot

Entretien réalisé pour Première Pluie et L’Autre Canal, vous pouvez le retrouver sur Splash, leur blog.