Préambule

Peut-être que l’idée nous est venue quand on a rencontré un ami québécois de mon grand-père.  Peut-être qu’elle est arrivée au moment où j’ai mis le pied dans une auberge de jeunesse croate et où ma route a croisé celle d’un groupe de montréalaises. Ou peut-être qu’elle est arrivée par hasard, au détour d’une conversation, alors que la routine de notre quotidien commençait à nous lasser. J’arrive plus à me souvenir du pourquoi ni du comment mais je me souviens parfaitement des deux semaines passées là-bas, entre villes et campagnes, entre nuit canadienne et rêve américain.

Première étape : Toronto

Jour un : Rêve américain

ife is too short to be living somebody elses dream,  c’est ce qu’il y avait à l’affiche. Et ce soir-là j’avais un peu l’impression d’être dans un rêve, ou peut être un vieux film américain, je ne sais plus trop. L’atmosphère était étrange, mélangeant envie de comprendre les rêves de ces personnes et envie de courir vite pour ne pas laisser s’échapper les miens. En rentrant, j’ai fait une liste de rêves, ce que j’ai peur d’avouer mais que je ne veux pas laisser s’échapper. Je la relis de temps en temps et instantanément je me revois au milieu de ce film où rien ne pouvait m’empêcher de rêver.

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Jour deux : Liberté passagère

Le soir d’avant, je croissais deux hommes se tenant la main sur ce passage pour piétons. Et ce jour-là, c’était cet homme. Je l’imaginais libre et insouciant à vélo au milieu de Toronto. Il avait l’air un peu fou mais terriblement vivant. C’est de vie dont j’avais besoin à ce moment. Et je trouvais ce sentiment tout aussi fascinant que les passants du passage pour piétons.

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Jour trois : Nuit canadienne

Finalement c’était peut-être ça la vraie vie : une balade au fin fond de la nuit canadienne. Des passants exaspérés par la pluie et d’autres sortants pour oublier leurs soucis. Les nôtres n’étaient pas bien importants parce qu’au fond de cette nuit canadienne se cachaient bien des merveilles.

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Deuxième étape : Montréal

Jour cinq : odeur de pluie

Il avait plu, beaucoup. Mais j’aimais cette odeur de pluie et cette impression d’être seule au milieu de ce chaos. Montréal était grande et accueillante mais Toronto me manquait déjà. C’était comme si j’y avais laissé une petite partie de moi. Laquelle ? je ne sais pas.

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Troisième étape : Quebec

Jour neuf : Les longues routes à l’odeur sucrée

Les longues routes qui menaient nulle part et partout en même temps. On les avait traversées toute la journée à la recherche de liberté et de grand air. Elles nous avaient offert une tempête de vent, de pluie, de soleil et enfin de neige. C’était le jour d’Halloween, les enfants étaient déguisés, les parents se forçaient à sortir et nous on observait ce monde inconnu rempli de douceur et d’intensité. On a fini la journée autour d’une poutine au McDo entouré d’un cowboy, d’un shérif, de deux sorcières, d’un chat et d’une danseuse. Ils vivaient leur vie de rêve. Et secrètement moi aussi.

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Jour quinze : retour

Il y a eu la pluie à Montréal, les rencontres, les poutines, l’arc-en-ciel sur les chutes du Niagara, la neige, les passants de Toronto, les rêves, les longues routes du Québec, la liberté. C’était l’image que je me faisais du Canada et c’étaient les mots qui me venaient une fois dans l’avion pour rentrer.


Mathilde Fey – Carte Postale