Possible futur représentant d’un monde qui court à sa perte et de plus en plus vite, la 5G s’apprête à faire son arrivée dans nos quotidiens, pour le plus grand bonheur de certains, pour plus grand malheur de tous, peut-être bien. Temps de chargement infiniment moins longs et possibilité de tout connecter ensemble ou presque, voilà ce qu’elle propose au menu. Mais cette arrivée suscite de vives réactions, on parle d’espionnage de la part de nos amis les chinois (Huawei), de santé, et d’environnement. L’espèce humaine s’est bien distinguée dans sa capacité à évoluer avec brio et sans limite. Elle excelle aussi dans la résistance à cette évolution, le conservatisme, la peur. Et peut être bien qu’elle a raison : nous allons voir ensemble dans cet article en quoi la 5G et son développement sont-ils potentiellement dangereux, pour notre avenir.

D’abord c’est quoi, concrètement, la 5G ?

La 5G, c’est en d’autres mots la cinquième génération de communication mobile, un système de communication qui fonctionne en réseau. Elle comprend les technologies des téléphones portables, celles des voitures autonomes, des drones ou encore des appareils électroménagers. Son arrivée permettra des vitesses de téléchargement accrues, qui pourront aller jusqu’à 20 gigabits par secondes, alors que la 4G, elle, ne peut aller (qu’à) 1 gigabits par seconde au maximum. Cette amélioration est impressionnante, difficile à imaginer même. Son but principal n’est pas de profiter directement aux humains qui dans leur vie quotidienne n’ont pas besoin d’une connexion si performante, elle permettra cela dit un confort supplémentaire et une instantanéité des échanges.

L’hebdo Courrier International paru le 11 avril dernier (qui traite de la 5G et du bras de fer entre les USA et la Chine sur la question) nous dit que cette avancée permettra en plus du téléchargement d’un film sur téléphone en quelques secondes bien des choses : « contribuer au développement des voitures autonomes, connecter toute sortes d’objets à Internet, des pacemakers aux robots industriels, et même changer la donne sur les champs de bataille en permettant de connecter des chars et des drones à des programmes d’intelligence artificielle ». Cette petite nouvelle dans les sujets de conversation des gens qui se retrouvent au rayon high tech des magasins high tech est considérée pour certains comme la plus grande que l’on ai connu depuis l’arrivée d’internet. Elle est globale, et ouvre le champ des possibles, elle se fait support d’une accélération des échanges, et support de progrès. Mais ce tour de force a un prix, et peut être que notre portefeuille est trop petit, pour le payer.

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Quels risques pour notre santé ?

Le monde dans lequel on vit est déjà truffé de radiofréquences, mais l’arrivée de la 5G « conduirait à une augmentation générale et massive de l’exposition aux ondes du sans-fil », nous préviens un consortium de 170 scientifiques issus de 37 pays. Mais le problème avec ces radiofréquences, c’est qu’on ne sait pas encore assez bien les cerner, et aussi qu’elles sont potentiellement cancérigènes, d’après l’OMS. Peut-être même qu’elles le sont énormément, à vrai dire : il est très compliqué pour le moment d’affirmer avec certitude ce phénomène. Cela dit, des recherches assez convaincantes ont été menées en 2015 par l’OMS et le CIRC* et nous montrent qu’en plus de leurs propriétés cancérigènes, notamment sur le cerveau, les radiofréquences pourraient avoir un impact assez important sur l’infertilité, la maladie d’Alzheimer et de nombreux signes d’électrohypersensibilité (troubles du sommeil, de la concentration, etc).

*Centre international de recherche sur le cancer

En France, la 5G pourrait faire son apparition entre 2020 et 2022. Nous ne savons même pas à quel point celle-ci peut être dangereuse, destructrice pour notre santé et pourtant, le lobbying fait par des multinationales comme Huawei, souhaitant devenir fournisseurs de ces réseaux, nous font nous jeter dans la gueule du loup. Les perspectives de développement et d’attractivité du territoire pour les entreprises extérieures y sont aussi pour quelque chose, le bien-être de la population n’a clairement pas son rôle à jouer dans certaines des décisions prises par les gouvernements. Les scientifiques dont nous parlions plus haut demandent un moratoire sur le déploiement de la 5G, « jusqu’à ce que des études d’impact sanitaire et environnemental sérieuses et indépendantes aient été réalisées préalablement à toute mise sur le marché », en vain. Encore une fois, ce sont les perspectives de développement qui priment et avec elles, l’argent.

L’environnement, beaucoup plus touché par la 5G qu’on ne le pense

Comme si les raisons de craindre les acronymes qui commencent par 5 et finissent par G ne suffisaient pas, il en existe d’autres, des tas, qui concernent la cause environnementale.

D’abord il y a celle toute simple qui concerne les équipements qui seront nécessaires à son fonctionnement : les antennes sans fil vont devoir se multiplier pour supporter ces réseaux et créer un raisonnement électromagnétique beaucoup plus dense, la construction de tous ces nouveaux joujoux partout dans le monde aura un coût environnemental, qui se fond dans ce problème plus global qu’est la surproduction industrielle.

Problème bien plus grave : les conséquences de la 5G sur la végétation, qui semble être impactée par cette technologie. En effet, une exposition trop importante aux radiofréquences peut provoquer une détérioration des pousses de blés ou d’autres éléments qui composent notre agriculture. Le monde végétal, contrairement à ce que l’on pourrait penser, est très sensible au stress et celui-ci, contre toute attente, n’est pas fait pour évoluer dans un monde qui tend à être de plus en plus truffé de ces radiofréquences. Une étude nous venant du Colorado a prouvé quant à elle qu’une mortalité prématurée d’une espèce d’arbre que l’on peut trouver là-bas, les faux trembles, était due à celles-ci. Si en effet elles sont en capacité de provoquer une nécrose des feuilles comme cela a pu être observé dans cet Etat, à elles seules et d’une manière généralisée, nous sommes donc peut être aux portes (avec le déploiement de la 5G) d’une des plus grosses tragédies environnementales jamais vue jusqu’ici.

Devinez qui d’autre n’est pas fait pour vivre dans ce monde où l’air sent les ondes ? Toute la faune qui habite notre planète, bien sûr. Les oiseaux, insectes et les abeilles par exemple, sont déjà clairement désorientés par celles-ci, elles rendent leurs déplacements plus compliqués et ont de ce fait une incidence sur leur survie. Vous connaissez la chanson, maintenant : arrivée de la 5G = beaucoup plus de rayonnements électromagnétiques = survie plus compliquée. Quand on connait l’importante des abeilles pour la nôtre, de survie, on peut se dire que rendre la leur plus difficile encore n’est peut être pas une si bonne idée, peut importe les avantages que cela peut nous apporter en contrepartie. Pour élargir le propos : si l’ADN de certaines espèces comme le grand requin blanc est performant au point de le protéger presque à la perfection contre les risques de cancer, il n’en est pas de même pour d’autres. Elles sont bien sûr moins en contact avec les ondes que nous autres mais restent touchées par celles-ci. Leur santé, d’une manière globale a comme la nôtre, de grands risques d’en être impactée. 

Bilan

Parler au conditionnel reste important lorsque l’on aborde ces problèmes, ils restent tout de même plus ou moins hypothétiques pour le moment, même si leur effectivité tend de plus en plus à être confirmée. Peut-être que cet article n’est qu’un réquisitoire écrit par quelqu’un qui a peur de voir le monde dans lequel il vit mourir à petit feu, et lassé de perdre toujours plus espoir en celui-ci à chaque matin. Ou peut-être bien, aussi, qu’il avait raison. Seul le temps et les études sur la question peuvent nous le dire, sauf que ce temps on ne compte pas le prendre, et on préfère sauter sur l’occasion d’évoluer un peu plus rapidement. Ce n’est pas le gouvernement en place qui freinera le développement de cette technologie : l’environnement ne fait pas vraiment partie de ses priorités, et un haut potentiel cancérigène ne suffit pas à convaincre de faire marche arrière.

Une dernière chose : malgré les risques potentiels liés à l’arrivée de la 5G dans le monde, certains industriels commencent à ouvrir des centres de recherche pour réfléchir au lancement de la 6G, c’est le cas notamment du groupe LG.


Romain Bouvier