Le vendredi c’est le jour où paraissent les albums.

Donc à 00h00 les albums sont disponibles sur les plateformes.

Vous le savez, chères lectrices, chers lecteurs, j’ai depuis longtemps délaissé cette activité qui consistent à sortir le jeudi soir. Mes nuits du jeudi sont consacrées à l’écoute des nouveaux albums, ceux que je ne reçois pas avant parution, histoire de prendre de l’avance. Le matin j’ai une tête atroce et mieux vaut ne pas me croiser dans les locaux de Première Pluie Corporation.

Je viens de ne pas beaucoup dormir. Quelle nuit. Hommage aux artistes qui ont fait cette nuit si belle.


Gallipoli par Beirut

Gallipoli est une ville des Pouilles, une région en Italie où pas mal de mes ancêtres transpirèrent sous les oliviers, c’est le titre du sublime dernier album de Beirut. Cet album est poétique au possible. Raffiné, à l’écoute de son environnement, Gallipoli est un album du monde entier au cœur du monde.

Il apaise la tension du corps, dans les vibrations émouvantes et florales de ses sonorités. Un album pour les déplacements, un album de paysages, mobiles et intimes. 

80A2FE1A-40FB-4C11-9526-287970DEC4FB.jpeg


À terre par O – Olivier Marguerit

27E668D5-3610-448F-B073-3FABF0B19B0A

Comme un grand labyrinthe sans parois ou tout serait beaucoup plus agréable que les situations décrites dans les chansons. La musique remède, jolie assemblages de plantes en plages. Cataplasmes sur les cataclysmes. On y parle alcools ascendant Apollinaire par exemple. Bref et spontané, ça donne des airs entêtants. La présence de chœurs en grande proportion rajoute un effet « appel des sirènes » archi-obsédant. Album de dandy musical qui salue la beauté à toutes les heures. 


When Will the Flies un Deauville Drop par le Villejuif Underground

Un album rauque et crépitant. Influencé. Quand les icônes draguent les idoles. Images. Sonorités. Couleurs. Un petit déjeuner d’après nuit blanche sur un boulevard sans voitures. Les gens qui parlent la langue éternelle du rock. Et des poètes, regardez le titre « Subterranean Skies » par exemple. Une langue beat, deglinguée. En témoigne le titre Post master failure, entêtant.

Un album qui a les chaussures trouées mais des billets de 1$ plein les poches, un album à l’assaut de la vie quoi, prêt à se battre avec des chiens sauvages.

72F70086-18C0-4F3D-846F-5AF867D4C950.jpeg


Soliloquy par Lou Doillon

374742AE-C005-4AF5-AB0E-A8F76104DCCC

Lou Doillon est gracieuse. Ce disque correspond à ce que je viens de dire. Il est gracieux. Pur, sans révérence et les artifices sont des fleurs qui se dégustent et se cueillent. On parle de sa voix, parlons de son art, cette couleur de l’album, qui déborde d’ardeur, là où son précédent exercice était plus froid. Elle nous entraîne, on ne résiste pas du tout, à cette proposition, à ce soliloque, si délicat. 


Un peu plus d’amour s’il vous plaît par Laure Briard

Légèreté d’un disque. Un rayon qui passe par une fenêtre de maison oubliée, la poussière dans l’air, qu’on distingue. Oh oui, c’est un disque distingué et qui se distingue que celui de Laure Briard. Beaucoup d’histoire comme dans la poussière du faisceau de lumière et de poussière. Le temps, la vie, l’amour.

J’aime les longs titres. Un peu plus d’amour s’il vous plaît. Versez en davantage, overdose sous les roses jamais saoules.

693B80FB-256F-4BDB-BFE7-EBE259D80FD4

SOS Genoux par Genoux Vener

Notre article concernant cet EP archi réussi est ici : 

https://premierepluie.com/2019/02/01/sos-genoux-genoux-vener/

50818594_805016126502919_191772935466254336_o


J’espère qu’il y aura beaucoup de vendredi aussi cools que celui-ci dans cette année qui n’en est qu’à son début. On les vivra ensemble. 


Arthur Guillaumot – Culture Collective