Les pressions sur les journalistes s’exercent de différentes façons. Nous avons vus, dans la première partie de ce dossier, que la plus évidente, la plus impressionnante, était les assassinats, qui se produisent partout dans le monde. 

Cependant, les façons de censurer d’exercer une pression sur les journalistes sont nombreuses et plus ou moins différentes en fonction des pays. 

Le moyen le plus en avant dans les mouvements des Gilets Jaunes notamment, mais aussi par une partie des responsables politiques et des intellectuels, sont le fait que la presse française est détenue par quelques groupes. Ces groupes appartiennent à des hommes d’affaires en grande partie, comme le montre cette répartition :

https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA#&gid=1&pid=1

ppav14-1

Ces groupes appartiennent parfois à des amis d’hommes politiques, ce qui cause, évidemment, des conflits d’intérêts. 

C’est pour cette raison que la France ne se classe que 33ème au classement Reporters Sans Frontières de la liberté de la presse. 

Ceci étant dit. 

Venons-en aux véritables pressions. Celles du climat politique. Parce que la presse a toujours été entre les mains de grands hommes riches et blancs, on ne peut qu’espérer que ça change un jour. 

Cet article devait venir juste après le premier, sur les assassinats de journalistes, qui constituent évidemment le premier moyen de pression contre la presse. Mais j’ai attendu, parce que plusieurs événements se sont produits. Le 12 janvier dernier, il y avait ces images, de journalistes tabassés par des Gilets Jaunes à Rouen. Les Gilets Jaunes en veulent aux journalistes, alors ils bloquent les rédactions, les imprimeries, ils interrompent les directs, et ils menacent, parfois, ils frappent. On dit qu’à certains, il ne reste que la violence. 

Mais d’ailleurs, pourquoi les journalistes ?

Ils sont les boucs émissaires. Mais qui a choisi les journalistes comme bouc émissaires ? La réponse est simple, nette, sans appel possible : la classe politique. Evidemment, pas toute la classe politique. Mais quelques uns de ceux que l’opinion désigne comme les plus illustres. Marine le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Laurent Wauquiez, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon. Tous des chefs de partis politiques. Les chefs des plus gros partis politiques du pays. Même Emmanuel Macron, oui, visage du progressisme européen, et de la communication parfaite, a découvert cette partie de lui-même qui se cachait sur le boulevard François Fillon de sa rage intestine. Avec l’affaire Benalla. 

 

« Ce que je regarde depuis quatre jours, c’est un spectacle où la tentation de presque tous les pouvoirs est de sortir de son lit. Nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité. […] Je vois un pouvoir médiatique qui veut devenir un pouvoir judiciaire, qui a décidé qu’il n’y avait plus de présomption d’innocence dans la République et qu’il fallait fouler aux pieds un homme et avec lui toute la République. »

Emmanuel Macron, président de la République française, après le début de « l’affaire Benalla »