C’est vraiment bête, mais comment un livre se démarque par la masse d’une rentrée littéraire comme celle de janvier ? La couverture, ici. Et elle en dit lit long sur l’identité du roman, figurez-vous, qu’ici les apparences ne sont pas trompeuses. 

C’est un premier roman, et quel premier roman. Coup de maître signé David Zukerman. De petits boulots en petits boulots, après quelques pièces de théâtre, publiques et des romans, privés, il livre ici un premier roman qui évite tous les écueils du premier roman. On découvre un formidable conteur, parce que San Perdido est un conte.

Un premier roman si coloré 

Les rues au couleurs superposées de San Perdido, ville côtière imaginaire entre ciel et mer où la Terre est le théâtre de vies de misères, on voit arriver un jeune homme magnétique, la peau noire, les yeux colorés comme la ville.

Drapé dans le mystère, habillé de l’univers mystique des personnages de contes ancestraux, voilà un héros. Muet, sa présence physique parle. Il devient le justicier de tout un peuple d’opprimés, La Mano, voguant entre la corruption, la violence, il se fait défenseur des femmes et des petits. 

Un conte si rythmé

Ce roman fait le portrait de la ville, les personnages sont les habitants. Parfois quelques pincées fantastiques viennent lécher les contours de la narration. Mais il va surtout profondément dans le réel, abordant les esclaves noirs révoltés contre les espagnols, les Cimarrons ou la construction du Canal par les français. Un conte, très rythmé, qui raconte plein d’histoires en un seul roman. L’écriture est colorée, ce qui me fait vous dire, que la couverture est à l’image du roman. Le genre de lecture qui fait grandir. 

David Zukerman signe donc le très réussi San Perdido, son premier roman et c’est paru le 2 janvier 2019 aux édition Calmann Lévy


 

Arthur Guillaumot – Culture Collective