Salut Première Pluie,

Étant en échange international en Amérique latine j’ai décidé de passer une partie de mes vacances au Brésil parce que j’y ai de la famille que je n’avais jamais vu. Depuis un mois, j’habite à Santos, une des premières villes du pays, immenses plages, montagnes recouvertes de végétation, un large panel d’activités s’offre à moi… Enfin ça c’était avant qu’il ne se mette a pleuvoir tous les jours.
J’y ai donc découvert une culture plus que des paysages.

Et ce que j’ai appris des gens que j’ai rencontré ici c’est leur simplicité. On m’a accueilli comme si j’avais toujours fais partie de la famille.
Ici les européens sont perçus comme « supérieurs » grâce ou à cause de nos privilèges. Un jour on m’a demandé « Pourquoi tu viens ici au Brésil alors que vous avez tout en France ? Ici c’est pauvre, il n’y a rien ».
La vérité c’est que je n’ai rien su répondre. Cet exemple d’humilité m’a fait réfléchir.

Je suis une personne privilégiée mais c’est eux qui m’ont ouvert les yeux.
Quand je vous parle des brésiliens que je connais, je vous parle de gens qui ont connu la misère, qui ont vu des personnes se faire battre devant eux, et qui ont failli y passer eux aussi. Mon oncle m’a raconté comment il avait vu quelqu’un se faire pendre par les bras en pleine rue et se faire saigner à coup de ceinture quand il avait quatorze ans. La vie ne leur a pas fait de cadeaux.

Et pourtant quand je les vois je ne vois pas des personnes brisées, je vois des gens curieux, ouverts, humbles, avec beaucoup d’humour. Mon Oncle m’a fait découvrir le surf et j’ai adoré même si je ne tenais pas debout sur la planche. Ma cousine m’emmenait dans des soirées electro, où tout le monde me parlait malgré la barrière de la langue. Alors qu’en France on a souvent tendance à laisser les étrangers de côté, parce que c’est plus facile que de faire l’effort de les comprendre. Beaucoup d’entre nous auraient besoin d’apprendre de leur humilité.
La plupart des gens qui ont la chance de voyager comme moi, le font pour se divertir s’amuser, se reposer, faire du tourisme… Moi même je le fais parfois et il n’y a rien de mal à ça. Mais une fois ou deux, quand vous voyagerez, je vous invite à parler avec les habitants, pour transformer de simples vacances en véritable voyage humain.


Juliette Arrojo / Carte Postale.