NARI
Épisode 4

DANS LE DERNIER ÉPISODE.

 

Après Donald Trump, c’est le corps de Jaïr Bolsonaro qui est retrouvé sans vie. Les circonstances du décès sont toujours inconnues. Sur le cadavre de Bolsonaro, encore cet étrange signe : deux traits symétriques présentant un angle de type aigu en bas du gauche et au dessus du droit. 

Sylvain P est contraint de se rendre 935 Pennsylvania Ave NW, Washington, DC 20535, États-Unis (FBI) le temps de l’enquête. Au risque, de sérieusement froisser sa mère.

Cher lecteur, bienvenue dans le quatrième épisode de Nari. 

Un temps. 

Lundi.
935 Pennsylvania Ave NW,
Washington, DC 20535,
États-Unis.

8.54 am, Sylvain P arrive au pied d’un immeuble banal. 

PERROQUET DE SYLVAIN P. Ne me dis pas qu’ils n’ont pas encore fait de rénovation..? Il s’envole, se pose sur le bord d’une fenêtre et commence à gratter le mur avec sa patte. 

Un temps.

Il s’effrite.

PERROQUET DE SYLVAIN P. Regarde moi ce travail Sylvain… ça ne te rappelle rien ? Le Perroquet de Sylvain P se rapproche de son maître. Il lui tend sa patte pleine de poussière.

SYLVAIN P neutre. Ben… oui, c’est un vieux crépis. Cela ne me convoque rien de spécial, sorry. 

PERROQUET DE SYLVAIN P. Espèce d’idiot. Il lui jette la poussière en plein visage. 

SYLVAIN P aveuglé. C’est pas le moment de faire le sauvage vieux tas de plume ! Un temps. …Mais..?

PERROQUET DE SYLVAIN P. Ben oui, je te le tendais pour que tu le sentes, pas pour que tu l’admires sombre andouille. 

Sylvain P semble stupéfait par le souvenir provoqué par l’odeur du vieux crépis du bâtiment situé au 935 Pennsylvania Ave NW, Washington, DC 20535, États-Unis.

SYLVAIN P. Cette odeur c’est… 

PERROQUET DE SYLVAIN P. Il est foutrement tordu ce Proc’ Johnson décidément. Il s’allume une cigarette. 

SYLVAIN P bloqué. Cette odeur c’est… 

Le Perroquet de Sylvain P lui lance une cigarette. 

PERROQUET DE SYLVAIN P. Tiens mon vieux, tâchons de rester digne. Ne rentrons pas dans son jeu. 

Sous le choc, Sylvain P et son acolyte à plumes s’avancent en direction de l’entrée. 

Il est 9.02 am.  

Un temps. 

… 

Chez Nari. Il n’est plus seul.
Quelqu’un l’accompagne, il semble hypnotisé.
Il est maigre, lui aussi.
Très maigre.
Peut-être un peu trop, maigre.
Mais…
Après tout, qu’il soit maigre ou gros ce n’est qu’une question de point de vue. Maigre par rapport à quoi, par rapport à qui ?
Et puis, ce « trop » : que veut-il dire finalement ? 

NARI bas. Aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe. 

Mince, plus le temps de tergiverser. 

Nari tend son bras gauche en direction de l’individu un peu trop /

/ non, laissez tomber. 

NARI bas. Eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa. 

L’individu semble réagir à l’incantation de Nari.
Son corps commence à se mouvoir étrangement,
Commençant à entreprendre une sorte de danse, une danse lente, très lente,
Rythmée par les spasmes qui semblent être provoqués par Nari,
Qui, par ailleurs, le rejoint aussi.
Les deux corps se meuvent dans la pénombre.
Lentement,
Ils dégagent une grâce froide, une aura glaçante,
Le tableau est saisissant.
Il n’y a plus aucun bruit.
Le silence est assourdissant. 

Un temps. 

NARI sage. Bienvenue dans l’équipe, mon ami. 

AMI DE NARI dévoué. Je ferai tout et n’importe quoi afin d’éradiquer du monde la gangrène qui pullule sous notre nez. 

NARI. Oui tout juste, la gangrène… Il songe. Mon ami, dis-moi comment soigne-t-on la gangrène ? 

AMI DE NARI convaincu. Zéro solution si ce n’est l’amputation. 

NARI. Tu as raison. Il faut sectionner la zone gangrenée avant que celle-ci ne se généralise dans l’ensemble du corps. Un temps. Dis-moi, mon ami. Dans cet étrange monde, révèle-moi quelle est la partie à sectionner afin que l’humanité survive..? 

AMI DE NARI. Sa tête. 

Le camarade de Nari est debout, planté, droit comme un i. Les yeux fermés, bras le long du corps.

Nari tend son bras gauche en direction de son ami. 

NARI bas. Aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe aoe.

Subitement, son ami ouvre les yeux. Son corps pourtant figé tremble comme une feuille. Il tend lentement son bras gauche en direction de Nari. 

AMI DE NARI bas, tremblotant. Eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa. 

Nari le scrute, un début de sourire commence à s’esquisser sur son visage pâle. Tout doucement, il commence une étrange manipulation. 

Tout d’abord, ses bras transgressent la verticalité en se désolidarisant de l’axe tête-pieds.

AMI DE NARI bas, tremblotant. Eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa. 

Puis, ils forment un angle droit avec l’axe tête-pieds susnommé.

AMI DE NARI bas, tremblotant. Eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa. 

Ils effleurent ses cheveux raides et noirs, humidifiés par une chaleur étouffante et humide. 

AMI DE NARI bas, tremblotant. Eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa eoa. 

Les bras de Nari regagnent enfin l’axe tête-pieds, ses mains se joignent grâcieusement. 

Un temps. 

En un éclair, Nari délie ses mains pour les entrechoquer d’une puissance inouïe. Même s’il avait les yeux grands ouverts, son ami semble se réveiller d’un lointain sommeil. 

Un long temps. 

NARI neutre. Nous avons commencé les soins, mon ami. Trump n’est plus, Bolsonaro l’a rejoint et d’ici peu, les médias annonceront un nouveau décès et, si tout se déroule comme convenu, peut-être même un premier suspect… Il rit machiavéliquement. 

Un temps. 

NARI. Ton patronyme sera « Le Chirurgien ». 

LE CHIRURGIEN main droite sur le coeur. À vos ordres, Nari. 

Un temps. 

… 

Retour au 935 Pennsylvania Ave NW, Washington, DC 20535, États-Unis.
Il est 9.18 am.
Après avoir passé moultes procédures de sécurité, Sylvain P arrive dans une pièce où se trouvent les agents qui vont être sous son égide le temps de l’enquête.
Il se tient debout, derrière un pupitre. 

SYLVAIN P nonchalant, à ses équipiers. …Mesdames et Messieurs… Sylvain P… enquêteur…. Je serai le capitaine de la brigade le temps de résoudre le cas Trump / Bolsonaro. 

AGENT 1 à Agent 2. Pin-cez-moi-je-rêve ? C’est le légendaire Sylvain P, l’enquêteur à qui rien ne résiste ? 

SYLVAIN P. À ma gauche… Perroco, mon fidèle partenaire… 

AGENT 1 à Agent 2. Incroyable ! Moi qui pensais que ce n’était qu’une légende ? 

SYLVAIN P à Perroco. Dis bonjour à ta nouvelle équipe Perroco…

AGENT 1 à Agent 2. Comment ? Il parle vraiment en plus ? 

PERROQUET DE SYLVAIN P formel. BonjoUUr. 

AGENT 1 à Agent 2. Il est mieux éduqué que ton fils tiens ! 

SYLVAIN P sec Faites bien attention à Perroco, il est bien plus futé qu’il en a l’air. Est-ce bien compris ?  

AGENT 2 à Agent 1. Tu ne veux pas la fermer un peu… 

PERROQUET DE SYLVAIN P s’agitant. Tuuu NE Veuuuux pas la fErrrrrmER un peuUU ? 

Sylvain P saisi la craie qui se trouve sur son bureau et la lance sur Perroco. Les policiers sont stupéfaits. 

SYLVAIN P sec. Je vous mets en garde agents, Perroco est un vrai trou du cul. Il répétera tout haut ce que vous pensez tout bas. Il est bien évident que je suis et serai le seul autorisé à lui lancer quelqu’objet qu’il soit. Nous sommes bien d’accord ? Un temps. Le premier qui touche à l’une de ses plumes sera mis à pied. C’est entendu ?  

Un long silence s’installe. 

SYLVAIN P. Bon, j’ai cru comprendre que tout montre que Donald J. Trump et Jaïr Bolsonaro sont tous deux décédés de mort naturelle ? 

AGENT 2. Absolument. 

SYLVAIN P. Des nouveaux éléments ? 

AGENT 2. Si ce n’est l’étrange signe retrouvé dans l’aisselle des victimes non, rien de nouveau. 

SYLVAIN P sec. Nous voilà dans un sacré pétrin. Des millions de personnes voulaient la mort de ces gens là. C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. 

Le téléphone de Sylvain P sonne.

SYLVAIN P. Sylvain P au rapport, j’écoute. 

TÉLÉPHONE DE SYLVAIN P. Mon cher Sylvain P ! Comment allez-vous en ce magnifique lundi ? 

SYLVAIN P hargneux. Où êtes-vous Johnson ? N’êtes-vous pas censé être à Washington pour, je ne sais pas… travailler sur l’enquête ? 

PROCUREUR JOHNSON. Voyons Sylvain P, vous savez très bien qu’aujourd’hui est un jour très spécial… J’ai pris expressément congé, j’ai à faire dans le midwest

SYLVAIN P. Ne me dites pas que… 

PROCUREUR JOHNSON fier. Eh oui mon cher Sylvain P, c’est l’anniversaire de votre mère. Je ne raterai cet évènement pour rien au monde. D’ailleurs, quel fils indigne vous faites… Je l’embrasserai de votre part, si vous le souhaitez. 

SYLVAIN P sec. Allez au diable.

PROCUREUR JOHNSON. Nous en rediscuterons. Je vous contacte pour vous annoncer que deux nouveaux éléments viennent de s’ajouter à notre dossier. Il s’agit d’un nouveau meurtre et d’un témoignage. 

À suivre…

DANS LE PROCHAIN ÉPISODE impatient. Un meurtre sanglant est avéré, la victime est identifiée. Il s’agit de Manuel Nolaniscz, ex cadre de la firme JeSensBon©️. Un lien sera fait entre cet horrible assassinat et la mort des anciens présidents…                  

Un temps. 

Tant de mystères, si peu d’indices…

Un temps. 

À très vite, sur Première Pluie.