Colombie :

Il s’appelait Javier Ordóñez, il était ingénieur, il avait 46 ans. Le 9 septembre, il est mort à l’hôpital, des suites de son interpellation par la police, dans le nuit du 7 au 8 septembre, à Bogota, la capitale. Une interpellation très contestée par les manifestants présents sur place, qui comme Javier Ordóñez, protestaient contre la politique du président Iván Duque. Depuis, le pays s’embrase, dans une vague de violence sans précédent. Au 12 septembre, 13 personnes étaient mortes et des centaines avaient été blessées dans des affrontements opposant la police aux manifestants. Ce chaos est le résultat d’une mauvaise formation de la police, d’un usage excessif des armes et de la présence de groupe ultraviolents parmi les manifestants. 

Japon : 

Yoshihide Suga, est le nouveau premier ministre du Japon, depuis le 16 septembre. Il a été le porte parole de son prédécesseur Shinzo Abe pendant 7 ans, et déjà dans le pays, on pointe le fait que rien ne changera, si ce n’est pour empirer. En effet, le nouveau premier ministre est régulièrement cité comme un proche des organisations Yakuza, aussi vrai qu’il est au coeur d’affaires de falsifications. 

Pérou :

Le 18 septembre, le président péruvien Martin Vizcarra a échappé à la destitution. Ses adversaires au Parlement réclamaient sa destitution pour “incapacité morale”, mais ils ne sont pas parvenus à réunir une majorité, au terme de 10h de débat. 

Mexique : 

Au Mexique, en 2019, 3825 femmes ont été assassinées. Dans le pays, 10 féminicides sont commis chaque jour, dans un pays gangrené par la violence. Et 976 cas seulement ont été retenus comme des féminicides. Alors, depuis le début du mois de septembre, des femmes, des militantes féministes, des mères de victimes, occupaient les bureaux de la Commission Nationale des Droits de l’Homme à Mexico, pour dénoncer l’inefficacité des institutions et l’augmentation des violences liées à la pandémie. 

Au Mexique toujours, une épave de bateau à vapeur découverte en 2017 a livré ses secrets les plus terribles. Ce bateau a coulé le 19 septembre 1861, à 4 kilomètres du port de Sisal, dans le Golfe du Mexique. La Union, c’est son nom, transportait régulièrement une trentaine d’esclaves mayas vers Cuba, où ils étaient forcés à travailler dans les champs de canne à sucre. Seulement, au Mexique, l’esclavage a été aboli en 1829. L’embarcation, première du genre à être identifiée, est la preuve irréfutable que l’esclavage a perduré au Mexique, après son abolition. Les auteurs de cette découverte invite donc à “une relecture du passé trouble et inquiétant du pays”, “qui devrait être étudié et reconnu en fonction de son contexte et de son époque”.

Chine : 

Ren Zhiqiang était homme d’affaire, magnat de l’immobilier de 69 ans, il va devenir un prisonnier, comme le deviennent celles et ceux qui critiquent le président chinois Xi Jinping. Il a été condamné le 22 septembre à 18 ans de prison ferme, pour avoir qualifié le président de Clown, sur sa gestion de la crise du Covid-19. 

L’occasion de rappeler qu’en plus de sa politique tortionnaire dans la région du Xinjiang avec les Ouïghours et dictatoriale et violente avec les manifestants à Hong-Kong, Pékin emprisonne des centaines d’activistes et avocats. 

Australie :

Le géant minier Rio Tinto prévoit de détruire 124 sites aborigènes pour étendre ses mines de minerai de fer. Le groupe avait déjà fait polémique en mai dernier en faisant exploser la grotte de Juukan Gorge site aborigène australien vieux de 46 000 ans. Une destruction qui avait émue le pays. C’est l’enquête ouverte par le gouvernement australien concernant cette destruction en mai qui a permis de mettre à jour le projet de destruction des 124 autres sites.

Mali : 

Les militaires tenaient le pays depuis le coup d’état du 18 août dernier qui a évincé du pouvoir le président Ibrahim Boubacar Keïta. Mais pour éviter les sanctions régionales, les colonels de la junte ont fait nommer un président de la transition pour répondre aux attentes internationales. Bah Ndaw est bien un civil comme le réclamaient les états de la Cédéao, mais pas un civil comme les autres. C’est un officier à la retraite. D’ailleurs, il sera secondé par l’actuel chef de la junte, le colonel Assimi Goïta.

Par Arthur Guillaumot / Photo de Une : Luisa Gonzalez pour Reuters