10 trains, 2 bus, 1 bateau : Mathilde

Jour 1 : les paysages avaient défilé par la fenêtre du train. La pluie avait coulé aussi. C’était le jour un, les premiers instants de cette nouvelle aventure. On en avait rêvé depuis bien longtemps et on y était enfin. 10 trains, 2 bus, 1 bateau, au total 49 heures et 48 minutes de transport, 3469 kilomètres, 8 villes, 4 pays, deux semaines, à deux.

On venait d’arriver à Munich, première ville de la liste, capitale de la bière, d’ailleurs elle coulait autant que la pluie ce jour-là. C’était euphorisant, cette pluie, l’agitation, nos sacs sur le dos, nos billets de train à la main, seules au milieu de la foule qui se pressait pour rentrer alors qu’on voulait à tout prix sortir, découvrir la ville, découvrir la vie. C’est marrant de se dire que rien n’allait vraiment pour eux, mais que pour nous tout allait pour le mieux. On est restées trempées longtemps en parcourant les rues de la ville et c’est sûrement ça qui les a rendues aussi belles.Jour 3 : la veille on buvait une bière à Munich, ce jour-là on mangeait un gâteau au chocolat à Vienne. L’ambiance avait changé, le ciel avait retrouvé un peu de clarté. Vienne était grande et majestueuse, on se serait crues dans un film ou alors dans un parc d’attraction grandeur nature. Il y avait de la beauté à chaque coin de rue et des étoiles dans nos yeux à chaque seconde.Jour 7 : Budapest avait été incroyable. Beaucoup de soleil, peu de sommeil. Cette dernière soirée avait fini le tout en beauté. On voulait voir le coucher de soleil et il s’était endormi pile au moment où on sortait du tramway. C’était un signe, le signe de rester pour plus de couchers de soleil à Budapest. Mais notre aventure continuait et les couchers de soleil attendraient.Jour 10 : après s’être perdues dans la pampa et avoir passé une nuit dans le bus, on venait d’arriver à Split. Il était 5h30, le soleil était déjà chaud et on avait hâte de poser nos sacs à dos et de se jeter dans l’eau. Split, la dernière étape de notre voyage, la troisième ville de Croatie après Zagreb et Korenica où on a failli rester à cause d’un bus un peu capricieux.Split et sa chaleur, Split et sa douceur. La douceur de l’eau, du ciel qui embrassait la mer, du vent dans les cheveux après une journée brûlante. C’était de cette douceur dont on avait besoin après les deux semaines qu’on venait de passer, c’est cette douceur qui me manque et que je voudrais terriblement retrouver.

Mathilde – Carte Postale