Lujipeka – L.U.J.I. (2020)

Décalé de deux mois en raison de la crise sanitaire actuelle, “L.U.J.I.” est le vrai premier projet solo de Lujipeka. En effet, l’artiste a sorti au mois de mars un EP intitulé tout aussi sobrement “P.E.K.A”, que je vous invite à écouter, mais celui-ci était imprévu et avait pour but premier de pallier le retard de la sortie de “L.U.J.I.”. Trêve de majuscules et de points, il est désormais temps de s’intéresser au projet. Après le succès qu’il a rencontré avec le groupe Columbine, le rappeur prend donc son envol en solo, sans s’écraser. Cet EP, qu’il a en partie produit, est une vraie promesse et nous permet de découvrir l’univers du rennais encore plus en profondeur.

Annoncé dès le mois de décembre avec le morceau “Ahou”, dans lequel le rappeur se livre sur sa solitude et fait référence à L’attrape-coeurs (lisez-le, ça n’a jamais tué personne à part John Lennon) de l’américain J.D. Salinger; le projet est aussi expérimental que travaillé et Lujipeka s’aventure hors des sentiers battus. En témoigne le titre “Même”, dont le clip est sorti le 22 mai (date de sortie de l’EP), accompagné de sonorités bien plus électro que rap. Au-delà de ça, le rappeur semble avoir trouvé ses repères entre rap et chant, comme le prouvent “Dans le ciudad” qui est une vraie ode au temps qui passe, ou encore “Rampalampam” qui est une lettre d’adieu plus que mélodieuse.

Finalement, un premier projet solo réussi et on peut souhaiter que “L.U.J.I.” et Lujipeka rencontre un franc succès.

 

twenty one pilots – Blurryface (2015)

6,5 millions d’albums vendus fin 2019, album rock le plus vendu de la décennie, voilà donc de quoi établir les bases de la partie classique de cet article. Porté depuis 2011 par Tyler Joseph et Josh Dun, le groupe révélé aux USA grâce à l’album “Vessel” sorti en 2013 connaît une ascension folle et une exposition planétaire avec “Blurryface”. Produit en grande partie par Tyler Joseph, Ricky Reed et Mike Elizondo, le projet résonne aux quatre coins du globe pendant plusieurs années et reste dans le Top 200 Billboard pendant plus de quatre ans, c’est beaucoup.

Si la plupart d’entre vous ont déjà entendu les deux plus gros singles que sont “Ride” et “Stressed Out”, il serait dommage de passer à côté des quelques perles que contient l’album. Que ce soit en rappant ses douleurs comme sur le titre d’ouverture “Heavydirtysoul” ou en chantant ses désillusions comme sur “We don’t believe what’s on TV”, Tyler Joseph démontre l’étendue de son talent d’écriture et de ses capacités vocales, appuyés par l’énergie et la technique de Josh Dun à la batterie. Et quand on sait tout faire, on peut même utiliser un ukulélé pour venir conter ses doutes et sa folie avec le morceau “The Judge”. Enfin, puisqu’un album s’écoute du début jusqu’à la fin, ce serait un crime de se passer du morceau “Goner”, un final grandiose, poignant, puissant, un appel à l’aide de la part d’un homme foutu; conclusion d’un album “Blurryface” diversifié dans ses textes, ses instrus et instruments, et réussi de la première à la dernière note.


Valentin Regazzoni / Double Album