En 2021, on change de présidents. Pas en France, mais dans pas mal de pays. Parfois il y a du suspens, et même un peu de démocratie. Mais pas toujours. Petit panorama des élections présidentielles qui ont déjà eu lieu cette année.

Niger

Le premier tour de l’élection nigérienne a eu lieu le 27 décembre 2020, et le second s’est tenu le 21 février 2021. Pour la première fois depuis l’indépendance du pays, en 1958, le pouvoir a été transmis de façon démocratique. Le président sortant, Mahamadou Issoufou ne pouvait pas se représenter après ses deux mandats, comme indiqué dans la Constitution. C’est son dauphin, Mohamed Bazoum qui l’a emporté au second tour avec 55,67% des suffrages, contre Mahamane Ousmane, qui a été président entre 1993 et 1996. 

Ouganda

Yoweri Museveni, a été réélu en Ouganda le 14 janvier lors de l’élection présidentielle. Autoritaire, et libérale en économie, il est issu de la droite nationale conservatrice. Il a été reconduit dès le premier tour, avec 58,6% des voix, devant dix autres candidats, et notamment Robert Ssentamu, de centre-gauche et progressiste, qui a recueilli 34,8%. 

Portugal

Le 24 janvier, au Portugal, le président sortant, Marcelo Rebelo de Sousa, issu du centre droit libéral et conservateur est réélu pour un mandat de 5 ans dès le premier tour, avec 60,7% des voix. Ana Gomes, pour le parti socialiste, a obtenu 13% des suffrages. 

Congo

Au Congo, Denis Sassou N’Guesso l’a emporté dans l’élection présidentielle du 21 mars dernier. Le président sortant a recueilli 88,40% des suffrages. Il aura passé 36 ans au pouvoir, et entame un quatrième mandat depuis son retour au pouvoir dans le pays, en 1997, après la guerre civile. Fait marquant de l’élection, le principal opposant, Guy-Brice Parfait Kolélas, est mort d’une forme grave du Covid, le lendemain du scrutin.

Kosovo

Dimanche 4 avril, Vjosa Osmani est devenue président du Kosovo. Elle a 38 ans, elle est professeure de droit, juriste et réformiste, elle est très populaire, et elle entend en finir avec la corruption dans ce territoire très pauvre des Balkans. 

Viêt Nam

Le 5 avril, l’élection présidentielle a eu lieu, au suffrage indirect, au Viêt Nam, dans le cadre d’un système à parti unique. Nguyễn Xuân Phúc, vice-premier ministre de 2011 à 2016, Premier ministre de 2016 à 2021 est devenu président de la République. Il succède à Nguyễn Phú Trọng. 

Djibouti

L’élection présidentielle à Djibouti avait lieu le 9 avril. 

Sans la moindre surprise, Ismaël Omar Guelleh, qui dirige le pays depuis 22 ans, est sorti vainqueur du scrutin, avec 98,58 % des voix. À 73 ans, il va entamer son 5ème et, théoriquement, dernier mandat, puisque dans le pays, la Constitution impose de ne pas pouvoir se présenter après 75 ans.

Bénin

Dimanche 10 avril, 5,5 millions de Béninois étaient appelés aux urnes pour élire leur président. Les résultats sont attendus, mais il y a peu de suspens. 

Le chef de l’Etat sortant Patrice Talon, 62 ans, qui a fait fortune dans le coton, est favori.

Il est opposé à Alassane Soumanou et Corentin Kohoué, qui sont proches de sa mouvance. L’annonce de la prolongation de 45 jours du précédent mandat de Patrice Talon avait provoqué des manifestations, qui se sont soldées dans le sang.

Tchad

Au Tchad, on votait dimanche 10 avril pour élire le président. Ou plutôt, pour réélire Idriss Déby. Il est arrivé au pouvoir en 1990. 30 ans après, il est l’un des dirigeants en place depuis le plus longtemps dans le monde. Pas de place pour la concurrence, qui n’est pas conviée à la fête.

Equateur

Le deuxième tour de l’élection présidentielle en Equateur a eu lieu le 10 avril. Et il y avait du suspens. Lors du premier tour, le 7 février, le socialiste Andrés Arauz est arrivé en tête, devant le conservateur Guillermo Lasso 19,72% et l’avocat écologiste de gauche issu de la communauté indigène, Yaku Perez 19,32%. 

Photo : Fernando Mendez pour l’AFP.

Le vote est obligatoire en Equateur, même en temps de pandémie. Les 13 millions d’électeurs devaient donc choisir au second tour entre Andrés Arauz et Guillermo Lasso. C’est finalement le candidat conservateur, le banquier Guillermo Lasso, qui l’emporte dans la présidentielle équatorienne qui avait lieu hier. 

Avec 52,5% des suffrages, il devance le socialiste Andrés Arauz, dauphin de l’ancien président Rafael Correa, qui avait revendiqué la victoire dans un premier temps. Guillermo Lasso pendra ses fonctions le 24 mai.

Pérou

Le premier tour de l’élection présidentielle au Pérou s’est tenu dimanche 10 avril.

Après une année 2020 tendue, où le pays avait notamment connu 3 présidents en une semaine, l’élection, censée ramener de la stabilité, était très ouverte, dans un contexte de désenchantement des péruviens pour la politique. Les 25 millions d’électeurs avaient à choisir entre 18 candidats.

Élection très ouverte, et grande surprise, puisque le candidat de la gauche radicale Pedro Castillo, qui était peu connu des électeurs, et qui était crédité de 3 à 4% des intentions de vote, s’est qualifié en premier pour le second tour, avec 19% des suffrages. Ce dernier est de gauche sur les questions économiques, et à droite sur les questions de société, puisqu’il est contre l’avortement et le mariage pour tous. Il affrontera la populiste Keiko Fujimori, fille de l’ancien autocrate corrompu, Alberto Fujimori, au pouvoir entre 1990 et 2000. 17% des électeurs ont voté blanc, ou nul.

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Arthur Guillaumot // Photo de une : Armend Nimani pour l’AFP, Vjosa Osmani, nouvelle présidente du Kosovo.