Intérieur nuit

Janvier, 2022. J’aime pas trop Janvier.

Pour commencer, ça fait partie de l’hiver et l’hiver moi j’aime pas trop ça. Quand je pense à janvier je me souviens de cette année où ma ville n’avait eu le droit qu’à 11h de soleil sur 31 multiplié par 24, 744 heures. J’ai jamais su si une heure de beau temps en pleine nuit comptait comme une heure de soleil mais bref 11 heures ça restera minable.

La nuit passait son temps à nous coller aux basques et aux yeux. Plus aucune perspective on y voit rien. En janvier les lumières de décembre s’éteignent comme nos espoirs pour la nouvelle année.

Janvier c’est un mois sans vacances. Les mecs des Alpes vont au ski, les mecs de l’Atlantique contemplent l’océan gris, les mecs de l’Atlantide maudissent le jour où leur pays a sombré au fond des mers, c’était un jour de janvier pour sûr.

Moi j’attends que le temps passe, j’habite au sixième étage et j’écoute le murmure du vent derrière le double vitrage. J’hiberne, je culpabilise et, quand je regarde par la fenêtre, le cri des mômes qui jouent au ballon me manque. Pourtant je déteste leur vacarme quand l’heure est à ouvrir la fenêtre, quand ils crient plus fort que le vent d’été.

Janvier m’apprend à aimer ce que je déteste, et j’espère oublier aussitôt février arrivé.

Il doit être à peu près 17h20 quand je prends cette photo, j’en sais pas grand chose et ça m’importe peu. La nuit est de retour, le mois est bientôt fini, je n’ai pas pris de photo, j’ai oublié de danser.

Par contre j’adore février.