Samedi 16 décembre a eu lieu l’élection de Miss France. Et cette année, la couronne a été décernée à Ève Gilles, qui représentait le  Nord-Pas-de-Calais.

C’est la singularité de Ève qui a payé, car elle a arboré une coupe de cheveux relativement courte. Avant sa victoire, lors de sa présentation elle a d’ailleurs dit : « la couronne tiendrait très bien, même sur mes cheveux courts’’. Mais moi je sais où la couronne aurait encore mieux tenu : sur Miss Lorraine, qui était habillée en table.  

Je me suis même permis de faire quelque calculs, en considérant que le costume table de Miss Lorraine fait environ 1m60 de diamètre, et que la couronne en faisait 15cm, on aurait pu facilement faire tenir 8 couronnes sur Miss Lorraine, et il y aurait même eu encore un peu de place pour y poser une canette et un paquet de chips moutarde.  

Malheureusement pour nous et notre région, le fait que l’on puisse faire un barbecue sur une candidate n’est pas encore un critère suffisant pour obtenir la victoire. C’est là qu’intervient alors ma question : quelle était la motivation qui a poussé le designer à transformer Angéline Aron-Clauss (Miss Lorraine)… en table (je peux le répéter 75 fois ça ne me lasse pas) ?

Il se serait expliqué sur X (Twitter) en disant ‘’essayer d’innover et de sortir de la robe de soirée avec des éléments régionaux collés dessus.’’ On est donc en droit de se demander si transformer un humain en mobilier relève de  l’innovation, à une époque où le biais de la femme objet est chaque jour combattu.  

Malgré sa défaite, notre candidate ne s’est pas laissée abattre et a même fait preuve d’un bel esprit de fairplay en proposant aux autres candidates et aux jurés de se détendre autour d’une partie de poker sur elle, a priori c’est Geneviève de Fontenay qui aurait remporté la mise sur un all in bien senti au terme d’une partie endiablée qui aurait durée entre 4 et 5 heures, tout est bien qui finit bien pour notre Angéline au grand cœur qui aurait  ajouté à la fin : ‘‘malgré la défaite j’en ressors grandie, depuis toute petite j’ai toujours été curieuse de savoir ce que ça faisait d’être une table.’’ 

Peut être que cette démarche avant-gardiste donnera à d’autre l’envie de s’habiller en mobilier de salon pour les années à venir, peut-être, pourra-t-on voir éclore des Miss Languedoc-Roussillon en lampe halogène, où encore des Miss Provence en Freebox.  

Pour ma part, une fois passé l’amusement, j’ai beaucoup apprécié la tenu d’Angéline. Une table généreuse c’est une invitation au partage, à l’échange et à la convivialité, ce que j’ai connu depuis toujours dans cette Lorraine où j’ai grandi.  

Et je suis nostalgique à l’heure où j’écris ces mots, seul dans mon petit salon à Paris, à côté de la litière où mon félin de compagnie vient de se soulager généreusement, je finis donc et article sur une odeur de mirabelle et de merde de chat.

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Jules Pelgrims / Photo à la une : capture d’écran de TF1