Le plus grand événement de spectacle vivant en Europe a débuté le 29 juin et se poursuit jusqu’au 21 juillet. Parmi les 35 spectacles du IN, on a sélectionné les propositions à ne surtout pas louper, que ce soit à Avignon ou pendant la saison 24/25. Ce seront elles et eux qui marqueront la 78ème édition du Festival, placée sous le signe de la langue espagnole.

Le Festival d’Avignon est divisé en deux programmations, celle du IN, dirigée par Tiago Rodrigues depuis la dernière édition, et celle du OFF, qui compte environ 1500 spectacles répartis dans la ville et ses alentours. On ne pioche que dans les 35 spectacles du IN pour cette sélection, mais des propositions du OFF émergeront lors de notre récap du festival, à retrouver le 21 juillet.

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LACRIMA, de Caroline Guiela Nguyen

La directrice du Théâtre National de Strasbourg lie les destins du monde à travers la conception d’une robe de mariée. On se déplace des salons de la haute couture parisienne aux ateliers d’Alençon et de Mumbaï. Entre les fils, Caroline Guiela Nguyen délivre les corps et les paroles empêchées, puis les vies s’emmêlent d’un simple coup d’aiguille. La critique est dithyrambique et se devait de l’être.

1-2-3-4-6-7-8-9-10-11 juillet à 17h
Gymnase du lycée Aubanel
Durée : 2H55

Quichotte, de Gwenaël Morin

L’année dernière c’était Shakespeare et son Songe d’une nuit d’été, cette fois c’est Cervantes et son fameux Don Quichotte. Qui de mieux que Gwenaël Morin, créateur du Théâtre permanent, pour tailler dans le vif la langue invitée ? Le metteur en scène iconoclaste tire du récit son âme théâtrale : Quichotte et son imagination sont le reflet du public, et il s’agit maintenant de les faire rencontrer.

1-2-3-6-7-8-10-11-12-13-15-16-17-18-19-20 juillet à 22h
Jardin de la rue de Mons – Maison Jean Vilar
Durée : 1h45

La vie secrète des vieux, de Mohamed El Khatib

Mohamed El Khatib a fait du théâtre documentaire un champ d’action passionnant. Après La Dispute où il invitait des enfants de parents séparés sur scène, Stadium où il y invitait des supporters du RC Lens, il imagine La vie secrète des vieux. Ici, c’est l’activité sexuelle de nos aïeux qui devient le centre des conversations, et ce sont les vieux et les vieilles concernées qui les portent au plateau. Un théâtre puissamment politique par le partage de la parole qu’il opère.

4-5-7-8-9-11-12-13-15-16-17-19 juillet à 18h
Chartreuse de Villeneuve lez Avignon
Durée : 1h10

Léviathan, de Lorraine de Sagazan

Cousine de Zaho, nièce d’Olivier, Lorraine propose un travail tout aussi nécessaire à découvrir. Pour Avignon, elle lie la figure biblique du Léviathan à l’implacable système judiciaire et retrace, avec l’auteur Guillaume Poix, la dureté et l’opacité des procédures. Dans ce monde où la justice ne se justifie pas, le monstre change de forme, et le Léviathan s’incarne des deux côtés des barreaux.

15-16-18-19-20-21 juillet à 18h
Gymnase du lycée Aubanel
Durée : 1h50

Soliloquio + Wayqeycuna, de Tiziano Cruz

Au temps de Javier Milei, Tiziano Cruz est à Avignon pour témoigner d’une autre Argentine. À travers ses deux spectacles Soliloquio et Wayqeycuna, 2ème et 3ème volets d’une trilogie autobiographique, il rend hommage à la langue quechua, à ses ancêtres, à celles et ceux qui cherchent à faire survivre la communauté où il est né, et à sa sœur, décédée suite à une négligence médicale raciste. Les rites ancestraux redeviennent un centre névralgique de fête et de lutte.

Soliloquio
05-06-07-11-12-13 juillet à 18h
Gymnase du lycée Mistral
Durée : 2h

Wayqeycuna
10 et 14 juillet à 18h & 11-12-13-14 juillet à 11h
Gymnase du lycée Mistral
Durée : 1h10

Hécube, pas Hécube, de Tiago Rodrigues

Le patron a décidé de s’éclipser de la ville et de présenter sa nouvelle création à quelques dizaines de kilomètres d’Avignon, dans la carrière de Boulbon. Dans ce décor antique, il réinvente l’histoire d’Hécube, grande perdante de la guerre de Troie chez Euripide, et la lie au combat de la comédienne qui l’incarne, Nadia, pour défendre son fils devant la justice. La frontière entre le rôle et le réel s’effrite, comme les 2 décors derrière elle.

30 juin & 1-2-4-5-6-7-8-9-11-12-13-14-15-16 juillet à 22h
Carrière de Boulbon
Durée : 2h

Los días afuera, de Lola Arias

Pour offrir un diptyque à son film REAS, Lola Arias décide de passer à la scène. Le film se déroulait dans une prison pour femmes désaffectée, le spectacle parle de l’après. De comment ces femmes cisgenres et personnes transgenres en sortent, puis doivent se réinventer une vie. De comment la joie, le chant, la danse triomphent. Le spectacle jouera aussi à Strasbourg au TNS cette saison.

4-5-7-8-9-10 juillet à 18h
Opéra Grand Avignon
Durée : 1h45

La gaviota, de Chela de Ferrari

La Mouette est un des classiques d’Anton Tchekhov, auteur russe qui aime disséquer la vanité partagée par la noblesse et la bourgeoisie du début du XXème. Ici c’est l’amour et la stérilité du désir qui poussent l’action. Chela de Ferrari, metteuse en scène péruvienne, confronte les classiques à l’expérience sensorielle de personnes en situation de handicap. Pour sa Mouette, elle choisit une distribution principalement composée d’interprètes malvoyants ou non-voyants.

15-16-18-19-20-21 juillet à 11h
L’Autre Scène du Grand Avignon – Vedène
Durée : 2h15

Close up, de Noé Soulier

On se met quand même un peu de danse dans cette sélection, non ? Noé Soulier, chorégraphe qui a déjà investi des musées, dont le Centre Pompidou, et aujourd’hui directeur du Cndc d’Angers, tente dans Close up de saisir les intentions des corps. Par des verbes d’action simples, par les notes des 5 musiciennes présentes, par un dispositif vidéo en temps réel, il isole les trajectoires et semble toucher au but.

15-16-17-18-20 juillet à 18h
Opéra Grand Avignon
Durée : 1h15

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Programme complet à découvrir ici.

On couvrira le Festival d’Avignon les deux dernières semaines, du 09 au 21 juillet. Si vous êtes dans les coins on s’y croise.

Joshua Thomassin