Votre quatrième album, Lost and found est sorti cette année, qu’est-ce que vous avez fait pour la première fois ? 

C’est un album qui s‘est fait dans un contexte assez particulier. Depuis 10 ans, on a toujours été dans un rush permanent. Entre les tournées et les albums, on n’avait jamais vraiment eu le temps de s’arrêter et de se poser. De mon côté, j’ai enfin pu prendre le temps de faire un disque et d’exprimer des idées que j’avais vraiment envie d’exprimer. Ça m’a fait du bien de ne pas être dans l’urgence. Il a pris quatre ans à se concrétiser et c’est chouette de pouvoir prendre son temps. 

« Le chemin est toujours périlleux »

C’était aussi l’occasion de faire le bilan des premières années du projet ? 

Oui bien sûr et je pense que c’est aussi une synthèse de toutes ces choses qu’on a vécues. Ce n’est jamais évident de faire un disque, il faut aller puiser loin dans l’inspiration. Le chemin est toujours périlleux. Là je me suis un peu perdu, mais quand ça a fini par abouti, c’était hyper positif. 

Est-ce que tu as déjà eu peur en faisant de la musique ? Peur de ne plus savoir en faire, peur d’aller trop loin, peur de ce que tu découvrais de toi ? 

Oui ! C’est une lutte d’être créatif. On est toujours confronté à des peurs, des angoisses, des limites, qui font ce qu’on est. C’est comme se regarder dans un miroir. Souvent, quand on se regarde dans un miroir, on n’est pas hyper convaincu de ce qu’on voit, mais c’est ce qu’on est et ce qu’on sera toujours, toute notre vie. 

« Nos peurs et nos limitent font ce que nous sommes »

Qu’est-ce que tu as découvert sur toi avec le projet Isaac Delusion ? 

Disons que je suis quelqu’un de nature plutôt introvertie. Le fait de monter sur scène, de jouer devant beaucoup de gens, de faire beaucoup de concerts, c’est quelque chose que je n’aurai pas imaginé avant de faire ce métier. Tous les soirs ça me sort de ma zone de confort, et je crois que ça me construit. Je crois que c’est comme ça qu’on progresse, en sortant parfois du confort et en confrontant nos peurs.

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Interview : Arthur Guillaumot, réalisation et montage : Diego Zébina, ingénieur du son : Joshua Thomassin, renfort team : Marie Tonic
Interview réalisée pendant Nancy Jazz Pulsations