Elle avait commencé sa tournée aux Transmusicales de Rennes en 2023, un an plus tard elle la termine à Bars en Trans dans la même ville, la sienne. La rennaise défendait son ep Nouvelle ère, paru en janvier. Interview. 

Ce soir tu joues à domicile, est-ce que c’est plus effrayant de jouer en terrain connu ? 

Nan, moi je trouve ça trop bien. C’est un peu de pression sur le moment, mais en même temps c’est la fête. Il y a mon père, ma mère, la famille. 

Comment on fait quand on fait un concert et qu’on reconnaît des visages familiers ?

Je pense qu’au début ça me bloquait un petit peu, parce que je pouvais avoir un peu honte de ce que je faisais. Maintenant je suis en mode “c’est la fiesta”. Et puis c’est la dernière de ma tournée, donc je profite. On ne va pas se laisser envahir par le stress. 

C’est important pour aller au bout d’un projet d’avoir l’impression de boucler une boucle, comme en finissant à la maison ? 

Là ça s’est hyper bien passé, ma tournée a commencé aux Transmusicales et elle se termine aux bars en trans, donc c’est hyper drôle, surtout que ce n’est pas du tout fait exprès. Peut-être que la prochaine fois je ferai exprès. 

Ton projet qui est sorti au début de l’année s’appelle Nouvelle ère, il était nécessaire pour commencer quoi ? 

J’avais sorti un ep avant qui s’appelait 13 ans, qui parlait du monde de la nuit et de choses qui s’étaient passées à l’adolescence. Depuis que j’ai commencé dans la musique j’imaginais vraiment 2 eps, un premier comme une introspection et un deuxième plus extraverti. Ça a évolué parce que mon style a évolué depuis mon premier ep. Le deuxième était plus pop, alors je l’ai appelé, Nouvelle ère. 

Tu parlais de honte tout à l’heure, ça a été compliqué de mettre en mots ces moments intenses de la vie ? 

Sur Nouvelle ère, il y a un morceau qui s’appelle Silence, qui parle d’agressions sexuelles. À partir du moment où j’arrive à en faire un morceau, c’est que j’ai réussi à extérioriser les choses. Mais oui, c’est particulier de jouer ça devant des proches. C’est sans doute pour eux que c’est le plus dur. 

La musique, elle sert aussi à mieux vivre avec certaines histoires ? 

Moi je ne fais que ça en fait. Parfois je ne vais pas très bien, j’écris une chanson et le problème est réglé. C’est une prise de recul même si évidemment ça ne fonctionne pas toujours. Même les morceaux plus compliqués, comme Silence justement, c’est important de pouvoir les jouer sur scène, où je me sens soutenue. Ce moment de partage est super important. 

Qu’est-ce que tu as appris sur toi en faisant de la musique ? 

J’ai commencé la musique en me disant que je n’avais pas de problème de confiance en moi, et en fait je me trompais, j’ai découvert plein de choses. J’ai appris à m’accepter. Par exemple, je ne me considérais pas du tout comme chanteuse, donc je n’arrivais pas à chanter. Il faut vraiment s’assumer pour que la proposition soit claire et entière. C’est pour ça qu’il faut rester simple comme bonjour.

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Interview : Arthur Guillaumot, réalisation et montage : Diego Zébina // Interview réalisée à Rennes au festival Bars en Trans