L’alizé est un vent régulier soufflant d’Est en Ouest, tandis que Zéphyr est le nom du dieu du vent d’Ouest et le messager du printemps dans la mythologie grecque. Pas étonnant que Zélie soit un mix des deux, une bourrasque tendre, qui fait danser les tristesses. Son premier album, un million de petits chocs, est sorti en mars 2024 avant d’être complété par une réédition en fin d’année. Elle a rempli La Cigale le 16 janvier, alors on l’a rencontrée.

Arthur : C’est quoi la plus grande différence entre la Zélie qui rêvait de faire La Cigale, qui en parlait et qui se le promettait, et la Zélie qui fait La Cigale ce soir ?

Zélie : Je pense que je ne mesurais pas le travail que ça nécessite de préparer une Cigale. C’est marrant comme tu le rêves et c’est très précis dans ta tête ce que tu vas faire, mais tu ne sais même pas ce qu’il faut faire pour faire ça. Au final, c’est autant un kiff de faire La Cigale que de la préparer, vraiment. J’ai passé des moments incroyables avec mon équipe. Maintenant je me passionne autant pour la préparation, pour les répètes, etc.

Et ce soir c’est presque autant un show de danse qu’un concert. Qu’est-ce que la danse apporte que la musique ne suffit pas à souligner ?

Ça vient apporter, indépendamment de la musique, une énergie, une colère, une tristesse que je n’arrive pas forcément à mettre dans mes chansons. C’est déjà là par les paroles mais le corps, ça dit plein d’autres choses. Et ça a toujours fait partie de ma vie, j’ai l’impression d’aller au bout des choses quand je danse.

Ça se traduit par la danse mais c’est déjà là sur le disque. C’est une nécessité qu’on ressente l’intensité de tout ce qui se passe en toi ?

Je pense qu’à nos débuts, tous les artistes on a des petites frustrations à droite à gauche. Quand on sort un disque, il n’est jamais parfait. C’est peut-être naïf, mais là je ne vois pas d’imperfections. J’ai l’impression qu’on est allé au bout de ce qu’on peut faire pour le moment, et j’ai trop hâte de voir ce qu’on pourra faire ensuite. Tous les gens dans l’équipe pensent ça aussi, et c’est trop agréable.

Est-ce que ce soir, comme tu avais fait pour La Cigale, tu vas faire une vidéo pour la Zélie du futur en lui promettant une autre salle ?

Ouais ! J’aimerais beaucoup faire L’Olympia, c’est un peu la prochaine étape. En même temps, il faut aussi que je profite de ce moment et que je vois tout ce qu’on a accompli. Et ensuite qu’on réfléchisse longtemps à ce qu’on pourrait faire de plus à L’Olympia. Mais oui, c’est ma prochaine promesse.

Sur ton ce premier album, un million de petits chocs, il y a une chanson qui s’appelle on fait une story ?, et j’ai l’impression que ta façon de faire des chansons, elle ressemble à la façon que les gens ont de faire une story : capter un moment et être sûr·e qu’il nous reste un peu dans la poche.

Oui, c’est un peu ça en vrai, même si c’est pas ma chanson préférée. Rires.

Faire cet album, c’était aussi te rendre compte que tu es constituée d’un million de petits chocs ?

Je crois que j’ai pas réfléchi à ça au moment de créer l’album. J’ai pas prédit de quoi ça allait parler, je voulais pas de fil conducteur. J’ai souvent un problème avec ce mot, j’ai peur qu’il n’y en ai pas dans mes projets. En même temps, je me rends compte que c’est très bien aussi de parler de tout et de rien, de tout ce qui me traverse. Cet album m’a permis de comprendre ça, que c’est ok de ressentir tout ça et d’être pourtant la même personne, pleine de paradoxes.

Il y a des émotions très différentes aussi. J’ai toujours l’impression que la tristesse est dansante dans tes chansons.

Ouais, à fond. Je suis quand même quelqu’un d’assez joyeux, j’aime beaucoup la vie, j’aime beaucoup danser et je n’écoute pas beaucoup de trucs tristes, en réalité. Je suis très contente dans cet album d’avoir trouvé une manière de tout raconter, mais toujours avec une petite note d’espoir et un truc qui donne envie de bouger. Je l’ai fait en me disant : c’est quoi l’album que j’ai envie d’écouter moi dans la rue, moi quand je me lève le matin ? Donc je suis contente d’avoir réussi à combiner les deux.

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Vous pouvez retrouver Zélie sur Instagram et sur TikTok.

Interview : Arthur Guillaumot, réalisation et montage : Diego Zébina, ingé son : Joshua Thomassin

Interview réalisée à La Cigale, le 16 janvier 2025.