Manon Miranda est originaire de Jolivet, près de Lunéville. Danseuse de formation, c’est au Pôle supérieur d’enseignement artistique de Paris Boulogne-Billancourt qu’elle a eu l’idée du Cake Walk Dance Battle : une célébration de la danse jazz autour de battles. Première Pluie était présent lors de sa 8ème édition. Voici nos impressions.

Le groupe Who Parked The Car (©JORDAN FRENEZY)

Il est 20 heures lorsque nous arrivons à la Felicità, une ancienne halle réaménagée avec des bars et des restaurants dans le 13ème arrondissement de Paris, qui accueille aujourd’hui l’événement. L’excitation est à son comble, les membres du groupe Who Parked The Car, en charge de la programmation musicale, accordent une dernière fois leurs instruments et danseurs comme spectateurs attendent que les festivités soient lancées. Le mot « festivités » est plus qu’approprié ici puisqu’il s’agit d’une soirée spéciale en l’honneur des deux ans du « Battle ». Quelques minutes plus tard, les trois jurés s’installent. Manon et son co-présentateur Lévane s’emparent chacun d’un micro : les battles peuvent alors commencer.

Le public, installé devant et derrière les jurés (©JORDAN FRENEZY)

À priori, le monde du jazz n’a rien à voir avec celui des battles. En effet, on a d’un côté ce style de danse très codifié qui trouve ses racines dans l’histoire des esclaves noirs américains et qui a ensuite évolué pour finalement arriver dans les années 50 à Broadway. De l’autre côté, on a une forme de confrontation artistique très spontanée et plus récente issue de la culture hip-hop. Pourtant, les danseurs nous prouvent très vite le contraire et improvisent avec aisance sur les musiques jouées en live. Des participants de précédentes éditions sont invités pour l’occasion et se voient confrontés à de nouvelles têtes. Parmi elles, nous avons rencontré Laureline, tout droit venue d’Alsace et qui a d’ailleurs éliminé Hacen, vainqueur de la 6ème édition.

La dernière fois que je suis venue ici [en tant que spectatrice], je me suis dit que c’était une des meilleures soirées de ma vie et j’ai compris que c’était pour ça que je dansais, pour partager des choses avec les gens et communiquer à travers ce bel art qu’est la danse. Pour moi ça vaut tout l’or du monde et ça m’a rouvert les yeux sur pourquoi je dansais et pourquoi j’aimais ce que je faisais.

Ambre, dans les bras de Madeira (©JORDAN FRENEZY)

Les battles s’enchaînent et on se rend compte à quel point la danse n’est pas seulement un art, mais aussi un sport. En l’espace d’un instant, la grâce des mouvements d’une danseuse comme Madeira se mêle à l’intensité de son regard pour nous claquer, sans prévenir, un salto en fin de performance. Mais ne vous méprenez pas : c’est principalement un esprit de bienveillance qui se dégage de cette soirée. Johana Ray Malédon, membre du jury, souligne par ailleurs l’ampleur que le Battle a pris depuis ses débuts, tant au niveau des danseurs que du public ou encore de la musique. Tout ça crée une « communauté » qui fait évoluer le jazz et dont elle se réjouit. Au terme d’une finale serrée, c’est la danseuse Ambre qui, par son énergie et son talent, remporte cette nouvelle édition.

Ambre, gagnante de cette édition (©JORDAN FRENEZY)

De l’école Françoise Martin & Juliette Bott de Lunéville au PSPBB, en passant par le Conservatoire de Nancy, Manon, pour qui la danse est synonyme de partage, a mis en place une rencontre immanquable pour les amateurs de danse et ouverte à tous⸱tes. De retour en Lorraine après ce week-end riche en émotions, nous la retrouvons chez BIG Sister, près de la place des Vosges à Nancy, pour un café. À présent épaulée de son amie Kim et fière du chemin parcouru depuis l’engouement surprise du premier Battle, elle évoque avec enthousiasme le souhait d’exporter le Cake Walk Dance Battle pour de futures éditions…

Le gâteau du·de la vainqueur·e (©JORDAN FRENEZY)

Pour aller plus loin : 

Instagram : @cakewalkdancebattle

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Texte : Alexandru Cristescu

Photos : Jordan Frenezy / @jordanfrenezy