La musique d’Asfar Shamsi fait le pari de croiser des références qui vont de Schopenhauer à Trezeguet. Ça fonctionne à merveille. Elle a toujours Strasbourg dans le cœur et si en 2006 elle a pleuré pour un penalty, c’est qu’elle utilise parfois des techniques de hérisson pour se protéger. 

Comment on fait pour que la musique reste populaire avec des mots, avec des références, parfois complexes ? 

C’est important de ne pas trop intellectualiser le processus créatif. J’essaye d’être dans la spontanéité. C’est seulement après que je prends du recul et que je me dis “qu’est-ce que j’ai voulu raconter ?Le dilemme du hérisson, c’est un concept de Schopenhauer et en même temps ça fait que j’ai un nom d’animal dans le titre de mon ep. Il y a une partie intellectuelle et en même temps, je kiffe les hérissons. C’est un délire d’avoir des pics, et en même temps d’être tout doux sur le ventre et de pouvoir juste se défendre en se mettant en boule. 

Au point de te faire une veste en pics ? 

Oui, je m’identifie vraiment au hérisson. 

Quand tu as vu 2006 prendre une proportion un peu inattendue, est-ce qu’il y a eu une technique du hérisson qui se met en boule, ou alors tu as réussi à savourer ?

Je n’y croyais pas à ce truc de viralité sur les réseaux. En effet, ça peut exister finalement et c’est cool. Je suis surtout super heureuse que toutes les personnes qui travaillent avec moi au quotidien soient aussi récompensées de cette façon. Je n’ai jamais été aussi heureuse dans ma vie que depuis que j’ai ce projet musical et qu’on commence à faire des concerts, c’est la plus belle chose qui m’arrive. Par contre je me suis dit que des footballeurs allaient m’écrire, mais aucun footballeur ne m’a écrit. 

Et le foot, tu aurais pu devenir joueuse de foot professionnelle ? 

J’aurai tellement aimé. Je traînais beaucoup avec des garçons quand j’étais petite. Je jouais au foot dans la cour de récré. Je rêvais de devenir joueuse de foot ou archéologue.  

La scène, quel espace est-ce que c’est pour toi ? 

C’est un espace de liberté de ouf. J’ose être un truc que je n’ose pas être ailleurs. C’est un espace d’intensité. 

Tu as déjà été choquée de toi-même ?
Ouais ! En vrai ouais ! Sur scène, je me suis déjà surprise à danser. En me disant : “Ouah, tu sais faire des moovs”.

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Vous pouvez retrouver Asfar Shami sur Instagram

Interview réalisée aux Trinitaires (Cité Musicale) à Metz, le 15 mai 2025.

Interview : Arthur Guillaumot, réalisation et montage : Diego Zébina