On a assisté au lancement de la saison 2025-2026 du Théâtre national de Strasbourg. Au programme : une présentation des futurs spectacles de la saison, une nouvelle formule pour les créations de l’école, et un projet multilingue vers encore plus d’inclusivité.

Entre les strass roses et le lustre scintillant du Septième ciel, devenu lieu symbolique du changement de direction qu’a pris le Théâtre national de Strasbourg il y a un an, Caroline Guiela Nguyen et son équipe nous présentent leur nouveau bébé. 

©SILINA SYAN

19 spectacles, dont 7 créations originales au TnS, des artistes français et internationaux (Laurène Marx, Caroline Arrouas, Angélica Liddell, etc.), une place plus importante accordée aux créations de l’École du TnS, un projet multilingual pour mieux accueillir les populations allophones du territoire vers le théâtre, etc. Et au milieu de tout ça, une déclaration d’amour. 

“Je ferais tout pour une seule et unique chose, à laquelle je crois profondément : c’est que l’art est Appelé par tous·tes.”

Caroline Guiela Nguyen, directrice du TnS

56 000 spectateur·rices 

Et cet amour semble lui avoir été rendu. C’est avec une augmentation de 38% de la fréquentation du TnS que s’achève la première saison. Le théâtre a accueilli 56 000 spectateur·ices, avec un record inédit de 97% de remplissages des spectacles. Quoiqu’il y ait dans la soupe, le public semble conquis, et la recette de la saison prochaine fera elle aussi saliver. 

L’édition 25/26 débutera le 16 septembre avec Valentina, le nouveau spectacle de Caroline Guiela Nguyen, après Lacrima l’année dernière. Il raconte l’histoire du personnage éponyme qui se retrouve traductrice pour sa maman roumaine malade, du vocabulaire médical en français. La pièce, écrite comme comme un conte, se noue autour de la vérité et de l’indicible entre une mère et sa fille.

©SILINA SYAN

Spectacles dans ta langue 

L’équipe de Caroline Guiela Nguyen est également fière de présenter une nouvelle offre à destination des personnes allophones de Strasbourg et ses alentours. Pour la première fois en France dans un théâtre public, 7 spectacles proposeront des surtitres en plusieurs langues comme le dari, l’arabe, le turc ou encore l’hébreu. Les langues ont été choisies en fonction des populations les plus représentées du territoire. L’objectif étant d’ouvrir encore plus les portes du théâtre et de générer plus d’inclusivité.

©DIEGO ZÉBINA

La jeune création à l’honneur

Autre nouveauté : le TnS a prévu cette année de mettre ses moyens de production au service des élèves metteur·euses en scène de l’école du TnS, pour qu’ils puissent porter leur propre projet. Si dans l’ancienne formule ils étaient accompagnés et au service du projet d’un·e metteur·euse en scène déjà installé·e dans le métier, cette année ils pourront laisser s’exprimer leur propre liberté artistique. Ainsi, en mai, deux élèves du Groupe 49, Éléonore Barrault et Juan Bescо́s, présenteront leurs créations.

©SILINA SYAN

Les dates à retenir

Parlons enfin programmation. La saison à venir consacrera le retour de plusieurs artistes qui étaient présents sur la scène du TnS l’an passé. Laurène Marx reviendra en janvier avec le Portrait de Rita, l’histoire d’une mère d’un jeune garçon de 9 ans, mort d’un plaquage ventral à la suite de violences policières. Hatice Özer construira un spectacle autour de la chanteuse égyptienne Oum Kalthoum (En attendant Oum Kalthoum, début mars), et on verra aussi le retour de Joël Pommerat qui clôturera la saison avec le spectacle Les Petites Filles modernes (titre provisoire). 

D’autres productions verront le jour directement au TnS (10 en tout). Prendre Soin du metteur en scène britannique Alexander Zeldin, abordera les inégalités et l’isolement social, à travers l’histoire de 5 personnes qui travaillent de nuit dans une usine qui fabrique de la viande en France. Le spectacle Seppuku El funeral de Mishima fera quant à lui sa première en France, par la metteuse en scène espagnole Angélica Liddell. Il interrogera les limites de la représentation, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort du poète japonais Yukio Mishima. 

La pièce aura lieu début février, au lever du soleil, pendant la troisième édition de Envisager la nuit, événement organisé par les élèves de l’École pour penser le théâtre de demain, pendant une nuit d’insomnie collective consentie, de 22h30 à 7h du matin.

Le TnS Comedy Club, qui a connu un franc succès la saison dernière avec des têtes d’affiches comme Panayotis Pascot ou Merwane Benlazar, reviendra également l’an prochain avec une nouvelle sélection d’artistes.

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Texte : Carol Burel

Photo à la Une : Silina Syan