Une playlist avec le meilleur des dernières sorties musicales ? Et les conseils de la rédaction pour rester à jour ? Lets go.

Arthur

Sudan Archives — A BUG’S LIFE

Cette semaine, j’ai eu beaucoup mal à écouter autre chose que From The Pyre, le deuxième album de The Last Dinner Party et THE BPM, le troisième disque de Sudan Archives. Là on est à LA, chez celle qui en 2022 avait livré un album d’une pureté rare : Natural Brown Prom Queen. Elle prolonge ici ce qui fait la grâce de sa musique, la rencontre entre la tradition de la musique et du violon soudanais et du RnB de l’ouest des États-Unis. 

Extrait de l’album THE BPM, paru le 17 octobre. 

Andrea Laszlo De Simone — Per te 

L’italien spécialiste des ballades belles à pleurer a encore frappé. C’est déjà le quatrième disque de celui qui possède l’une des plus belles moustaches d’Europe, mais il ne faudrait pas s’habituer pour autant. Ce nouvel exercice s’étale en 17 pistes où la chanson italienne et la pop de cinéma sont à leur zénith. 

Extrait de l’album Una Lunghissima Ombra, paru le 17 octobre. 

bar italia — bad reputation

Contrairement à ce que leur nom laisse penser, on est bien en présence d’un énième groupe londonien. Un groupe super londonien, même, puisque longtemps le trio a tout fait pour alimenter le mystère, pas de photo, pas de promo, et tout pour se faire détester. Mais Some Like It Hot, leur troisième disque est celui d’une démarche périlleuse : sortir de l’underground et des postures, pour claquer un rock pas moins organique et pas moins spontané aux oreilles du monde. Pari réussi. 

Extrait de l’album Some Like It Hot, paru le 17 octobre. 

Léa

mo’leen — Pretty Life (feat O’Swald & Nils O’Swald)

Quand j’ai découvert O’Swald, j’étais outrée de constater si peu d’auditeurs mensuels. Deux ans après, je me contente d’assister dans le silence à l’émergence de ce que j’aime projeter comme un génie. Tapi dans l’ombre, mo’leen nous éclaire avec une nouvelle prod aussi délicate que réconfortante. Là dessus, O’Swald montre qu’il sait jouer de tout avec une facilité délicieusement nonchalante et instaure une intimité dont Pretty Life transpire à grosses gouttes. Des gouttes de piano glissant sur des vélux qui, entrouverts laissent passer un air de guitare que l’on attendait pas mais dont la tiédeur surprend autant qu’il apaise. 

Move 78 — Don’t Become What You Hate

Le jazz de Move 78 a cela pour lui qu’il me donne la sensation à chaque écoute de m’envoler dans des bulles remplies de douceur et d’enchantement. J’aime flotter en elles et entrechoquer les autres petites sphères savonneuses pour les faire éclater et en délivrer une brume mauve et éthérée. Au gré du vent, elles se déplacent, dans une liberté caractéristique de l’expérimentation qui ici est aussi maîtrisée qu’euphorique. 

Extrait de l’album In The Age Of Data, à paraître le 14 novembre.

Alexandre

sean — 1979 (interlude)

1 an et demi après son dernier projet OÙ EST PASSÉ ZEUDOG, sean revient avec toujours autant de choses à dire. Aborder les sujets qu’il aborde devrait être une norme mais tant qu’elle ne le sera pas je continuerai à le remercier de prendre la parole comme il le fait si bien. Beaucoup de rappeur·euses choisissent la facilité et reste passif·ves mais sean n’est pas de ceux là, il a une voix et il l’utilise à bon escient.

Extrait de l’EP LA NICHE, paru le 16 octobre.

OORALISE — NOO MAN’S LAND

J’aime quand les titres éponymes englobe parfaitement l’énergie d’un projet. C’est réussi en ce qui concerne cet EP. Avec NOO MAN’S LAND, OORALISE s’attaque à des sujets qui lui tiennent à cœur et qui font d’elle qui elle est. De par ses origines malgaches, elle aborde beaucoup la situation actuelle du pays ainsi que des sujets tels que l’esclavage et le devoir de mémoire. En somme, un projet engagé et convaincant pour OORALISE, qui continue sur une belle lancée.

Extrait de l’EP NOO MAN’S LAND, paru le 17 octobre.

The Last Dinner Party — Count The Ways

Une cover d’album magnifique qui donne envie d’écouter, c’est toujours sympa. Ce qui l’est encore plus c’est lorsque la musique tient la route et qu’elle donne envie de revenir encore et encore sur le projet. J’avais cliqué sur l’album grâce à sa belle pochette puis la recette pop/indie rock du quintette londonien m’a totalement conquis. Ce n’est que le second projet qu’elles sortent et ça n’annonce que du bon pour la suite. Elles deviendront les stars qu’elles méritent d’être.

Extrait de l’album From The Pyre, paru le 17 octobre.

Nnnurah — Track One (8.39 pm)

Ce genre de projet, c’est du pur pain béni pour les jeunes rappeur·euses en herbe. 15 minutes de superbes productions g-funk aux ambiances très West Coast sur lesquelles j’invite tous les artistes en devenir à venir aiguiser leurs flows.

Extrait du projet COSMOPHOBIA, paru le 10 octobre.

Diego

Romane Santarelli — Verti Go 

OK:KO, le nouvel album de Romane Santarelli est sorti le 26 septembre dernier. Une fête originale, créative et inspirant d’environ 1 heure. Tout au long de l’album, on s’émerveille de la créativité développée, de la richesse offerte par la productrice française. Verti Go dans les oreilles en vélo dans une grande ville et la vision apparaît.

Extrait de l’album OK:KO, paru le 26 septembre.

Josh

Princess Nokia — Matcha Cherry

« Being a girl is one long horror film. » Destiny Frasqueri, alias Princess Nokia, a sorti l’un des albums les plus puissants de l’année. Sous la forme d’un manifeste misandre, d’une netteté saillante, elle scande la sororité comme le seul espoir pour sortir de l’horreur. Rempli de références cinématographiques, GIRLS tente l’état des lieux de la pop culture et pointe les réticences toujours actives. Matcha Cherry, c’est un peu le les filles, les meufs de marguerite version US : une ode aux femmes, une nécessité vive de leur présence.

Extrait de l’album GIRLS, paru le 10 octobre.

Little Sis Nora — TSUNAMI (feat BAYLI)

J’arrive pas à sortir ce son de mon crâne depuis le début du mois. Il me fait l’effet d’un transfert au début des années 2010 : basses rapides dans le crâne, Black Eyed Peas, Hit Machine, PZK, Hollywood Girls, D.Guetta. Mélange des styles assumé, nostalgie entêtante, pitié sortez-moi de cette boucle temporelle.

Josman — L’EAU (Part. II)

Comme l’impression, à chaque fois que je l’écoute, que Josman pourrait être n°1 du rap fr. Comme l’impression que cela ne l’intéresse pas, qu’il rappe pour le rap, qu’il rappe comme l’eau qui suit son cours. Le premier extrait de son nouvel album, annoncé 20 jours avant sa sortie — parce que pourquoi se fouler — est beaucoup trop fort. Qui en doutait ?

Extrait de l’album DOM PERIGNON CRYING, à paraître le 31 octobre.

Gen — La patte

Le projet BAREFOOT, sorti fin janvier, était génial. Gen a une plume et une vision musicale uniques en France. « J’suis déjà le plus grand rappeur du village. » La patte, c’est exactement la suite que j’attendais. À chaque son, on rentre chez lui. C’est l’intime au service de la musique, c’est la musique qui se nourrit de l’intime. « Cet été j’y ai survécu, cet hiver je vais apprécier ». Nous de même si on débute 2026 avec un nouveau projet de celui qui sera au Grünt Festival ce week-end.

SOFFIE — dass ich gerade traurig bin

Des fois très heureux de ne savoir absolument pas de quoi parle une musique, et d’ici juste profiter d’une langue allemande étonnamment belle quand elle est maniée par SOFFIE. Si j’en crois ses posts Insta, que je ne comprends pas non plus, un projet se prépare. On reste à l’affût, elle a été très active depuis la sortie de son EP Unterwegs en avril.

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PLAYLIST DERNIÈRES SORTIES MUSICALES

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Arthur Guillaumot, Léa Cazenave, Alexandre Barreiro, Diego Zébina, Joshua Thomassin

Visuel à la une : Mathilde Petit