< Tous les articles Théâtre Sur la piste du Bonheur à La Manufacture Par Première Pluie 19 novembre 2021 Et si on s’asseyait pendant 1h45 pour réfléchir au bonheur ? Et à la recherche du bonheur, ou de la liberté de le chercher, dans la Russie contemporaine ? Peut-on être heureux dans un monde qui va mal ? On se plonge à la croisée entre l’itinéraire historique et le documentaire intime. On est sorti de cette pièce avec une envie de digérer tout ce qu’on nous a confié, partagés entre admiration et émotion. Comme la semaine dernière, pour Carte Noire nommée Désir, on a assisté à un théâtre de force. Une parole urgente, qui prend toute sa place dans la maison Manufacture. Dans Le bonheur, les 5 artistes sur scène nous livrent un vibrant partage de leurs vies et d’un monde qui se marche dessus, qui a perdu son sens en oubliant l’essentiel : l’amour de l’autre. On se retrouve plongés dans une Russie toujours mourante de l’intérieur, qui ne s’est jamais relevée de l’URSS. De Gagarine à Poutine, on retrace l’histoire d’un pays mais surtout de ceux qui le vivent, de ceux qui en souffrent ou qui font souffrir. Itinéraire entre les rêves d’enfants et les désillusions d’adultes. Le spectacle se déroule en russe, intégralement, mais on le suit sans être perdu une seconde grâce à l’écran de projection qui nous fait vivre la pièce en sous-titré et ajoute la lecture comme façon de mettre en scène. Des voiles flottent sur la scène et supportent les images projetées. On pense aux filtres qui ont cours dans la Russie passée et actuelle, ceux des regards qu’on pose sur cette voisine opaque. L’utilisation du son y trouve toute son importance, entre le documentaire scénique qui use de multiples procédés de bruitages en direct et la confidence. Pour structurer la pièce, les 5 artistes viennent s’asseoir au premier rang chacun leur tour pour des monologues bilans de leurs existences. Avec ces faces caméras retransmises sur l’écran, ils nous partagent leurs visions du bonheur, nous parlent de leurs vies et de leurs sens, de leurs expériences et de ce qu’ils en tirent. C’est une pièce à voir pour ce qu’elle raconte de cette Russie meurtrie et pour ce qu’elle dit de l’humain, de son rôle et de sa recherche de bonheur, de comment et pourquoi donner un sens à la vie et du sens que cela a quand le monde qui nous entoure a perdu le sien. On a été touchés par ces récits et on ne peut que vous encourager à venir toucher de la réalité urgente. Une pièce de Tatiana Frolova / Théâtre KnAM (Russie) Le Bohneur a été créé au CDN de Besançon Franche-Comté Durée : 1h50 / À partir de 16 ans Encore le 20/11 à 19h au Théâtre de La Manufacture Tarif plein : 22€ / Groupe (8 personnes) : 17€ / Réduit : 8€ / Mini (étudiant.es): 5€ Vous pouvez réserver en ligne ici __ Josh / Arth À lire aussi critique Théâtre Le temps des fins de Guillaume Cayet — Critique 04 Déc 2024 Le temps des fins est une pièce qui ne traite pas de la fin des temps mais de la fin de l’infini. Jusqu’au 06 décembre au Théâtre de la Manufacture, puis en tournée, l’écrivain dramaturge livre une œuvre écologiquement engagée poignante. L’histoire se déroule en trois actes : Le deuil, Le monde impossible et La critique Théâtre Le Ring de Katharsy d’Alice Laloy — Critique 26 Nov 2024 On a découvert Le Ring de Katharsy au Théâtre national de Strasbourg. Métaphore sociale, dystopie ou simple fantaisie, Alice Laloy créé un spectacle dantesque, inédit en son genre. Le jeu vidéo rencontre la scène et s’impose au théâtre comme une évidence dramatique. La grille s’élève et le show commence. On découvre Katharsy, figure mystico-lyrique qui critique Théâtre Antigone de Laurence Cordier — Critique 14 Nov 2024 Laurence Cordier adapte Antigone de Sophocle au Théâtre de la Manufacture à Nancy. Face à ce texte antique mais toujours actuel, elle opte pour une mise en scène funèbre et statique. Le propos incandescent ne parvient pas à résonner, faute de rythme et de choix scéniques. Antigone est la fille d’Œdipe et Jocaste. Ses deux À la loupeCartes postalesDossiersHoroscopeInterviewsPlaylists