Flavien Berger est un horticulteur, un jardinier, un peintre, un musicien, un bidouilleur, un alchimiste, un contemplateur des jolies choses. Voilà à quoi devrait ressembler la fiche Wiki de l’auteur de Contre-Temps (2018) et Léviathan (2015). 

“Seulement” deux albums, mais un tas de projets d’étapes, des esquisses, des études, entre temps et depuis toujours. Des projets, pour témoigner de l’avancée, des bruits, des idées qui éclairent fort puis baissent, d’autres qui rayonnent faiblement puis beaucoup plus. Une carte postale du travail en cours. Une trace. Voilà ce qui s’est passé, quand De la friche a fait son apparition sur les plateformes. 

22 pistes, fabriquées avec du son – presque exclusivement – si on omet un poème morcelé et récité de Maya de Mondragon. Des pistes faites pour qu’on sente les couches de peinture sur la toile, qu’on voit l’ouvrage. Des collages, des chutes de textiles d’inégales longueur, qui font pensez au plan de travail d’un savant dans son laboratoire. De la friche, c’est l’explosion de la cabane du savant. Les débris d’avant l’invention, la fusion du précipité, la concentration des recherches.

Vous pouvez relire notre entretien avec Flavien Berger ici.

De la friche prend le parti d’explorer le « végétal urbain » et célèbre les herbes indomptées. Ecoutez-le dans la rue, comme la BO de vos ballades dans les forêts d’immeubles. C’est dans cette jachère que naitront vos prochaines bonnes idées. Peut-être que De la friche est la préparation avant un prochain bouquet d’album. Ou peut-être que cette forme c’est déjà très bien. Une oeuvre inachevée, des débuts, des débris, des ébats et des bouts. C’est déjà beau.

Le projet est sorti chez Pan European Recording.

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Arthur Guillaumot