Réel Festival, nord de Villeurbanne. Fin de concert pour le soleil alors la foule s’attroupe vers la grande scène pour la suite de la programmation.

J’ai l’appareil photo. J’ai réussi à le faire rentrer sans qu’on m’emmerde, la sécurité m’a fait des sourires. Ils ont fouillé toutes mes poches.

La musique commence et je sais pas trop où me mettre. Pas devant, pas trop près, pas trop dans l’ambiance. J’ai envie de prendre des tonnes de photos mais l’artiste sur scène c’est un agresseur de plus alors je boude un peu, autant qu’on peut le faire dans une foule de gens heureux.

Les lumières sont belles et la scène m’inspire.
Le ciel change de couleur, la foule lève les mains.

Moi, j’ai une idée un peu honteuse qui me vient, un peu bête, un peu maligne. Si je prends des photos du concert mais que c’est impossible de savoir qui est sur scène, ça passe ? C’est dans les codes du boycott ? Toi qui lis en ce moment t’en penses quoi ? C’est con de se poser la question ?

Alors je craque et l’appareil se met à prendre des dizaines d’images, toutes floues.

Les bras qui bougent, faut pas croire que je danse.

Diego Zébina – @Diegozebina sur Instagram