< Tous les articles Musique Lucio Bukowski Par Arthur Guillaumot 23 juin 2018 Ce qui me fait me lever le matin, ce qui m’empêche de dormir la nuit. Lucio Bukowski est un hyperactif du son, il a ça dans les tripes, on le comprend directement quand on écoute ses différents projets. Je me souviens de Sans Signature, fin 2012, grosse claque. Pour le moment, Lucio Bukowski a décidé que le meilleur moyen de partager sa littérature était le rap, dans le décalage qui fait de ce littéraire autodidacte aux références sures (Bukowski, pas pour rien) un rappeur hors-pair et hors-cadre. Lucio Bukowski c’est d’abord un flow qui prend à la gorge, au niveau de la carotide. Un style, le genre de style qui s’installe, qui devient familier. 2012-2018, 6 ans que je suis fidèle à son rap sans m’en rendre compte. 6 ans chez Lucio Bukowski c’est, si je compte bien, 9 projets. Oui, 9. Il est un artiste habité par son art, un artiste qui ressemble profondément à la définition littéraire et romantique de l’artiste. Il revendique son indépendance, assidûment, parce que le chemin est rude. Epaulé toujours des mêmes, Mani Deïz, Anton Serra, Oster Lapwass, Nestor Kéa notamment, il avance. Lyonnais revendiqué, il peint l’époque de loin. Serge Gainsbourg disait qu’il avait choisi d’arrêter de peindre, pour gagner de l’argent, parce que la bohème était anachronique. Tout le charme du travail de Lucio Bukowski réside justement dans ce pas de côté revendiqué, dans cet anachronisme intégré, dans cette poésie de la rage et cette rage de la poésie qui se cache dans le son encore une fois, de Chansons, album sorti vendredi 25. C’est un rap intelligent parce que costaud dans les mots et pas parce que gratuitement intello, un rap underground parce que c’est sa nature et que c’est assumé et pas par style, incompris parce que haut placé pas incompris parce qu’incompréhensible. Un rap bourré de références, comme dans Dialogues où Lucio debrief avec ses maîtres parmi lesquels Louis Calaferte, Frank Zappa, Charles Bukowski, Jean Genet, Vincent Van Gogh, Dante, Louis-Ferdinand Céline ou Frédéric Dard. Lucio Bukowski ne fera sûrement pas disque d’or avec cet album, peut-être avec aucun autre, par contre il construit une œuvre, et c’est ce qu’il a choisi. Penchant pour les sons Collision, Dialogues, Oppenheimer. « J’apprendrai à mon fils à bien perdre plutôt que mal gagner » sur le son Oppenheimer Arthur – Voix là la pluie À lire aussi Musique Playlists Playlist de la semaine / 13 mai 13 Mai 2024 beabadoobee – Take A Bite Cette semaine, beabadoobee a annoncé la sortie pour le 16 août de son troisième album, qui s’intitule This Is How Tomorrow Moves, après Beatopia en 2022 et le sublime Fake IT Flowers en 2020. L’artiste philippino-britannique en a profité pour sortir un single lancinant. Extrait de l’album This Is How Musique Playlists Playlist de la semaine / 06 mai 06 Mai 2024 Rachel Chinouriri – It Is What It Is Le premier album de la britannique est sorti. Et si le nouvel exercice de Dua Lipa, paru à la même date s’appelle Radical Optimism, c’est bien le disque de la native de la région du Surrey, dans le sud de l’Angleterre qu’il faut écouter pour comprendre cette Musique Playlists Playlist de la semaine / 29 avril 29 Avr 2024 St. Vincent – So Many Planets L’album parfait n’existe pas. L’album parfait n’existe p… Voici venu le septième disque de l’étatsunienne St. Vincent, qui fait mentir la maxime d’introduction. All Born Screaming claque en 10 titres, comme une ballade dans un rock industriel, où les apparences camouflent en permanence des incendies. Tout est d’une élégance À la loupeCartes postalesDossiersHoroscopeInterviewsPlaylists