Du 26 au 30 janvier, le Festival International du film Fantastique battait son plein à Gérardmer, pour de vrai, après une édition virtuelle l’année dernière. Pour la première fois, Première Pluie était de la partie. On vous partage notre expérience du festival pendant ces quatre jours, pour la 29ème édition du festival vosgien, bien posé au bord de son lac.

Un voyage en terre fantastique

L’arrivée à Gérardmer se fait avec une neige qui a tenu à être là, apposée sur un sol qui se les gèle. Le paysage est merveilleux, le grand lac et ses fêlures donnent le ton du week-end. La ville est comme un décor et le cinéma s’y ressent comme un phénomène météorologique.

Outre l’endroit, l’enchaînement des films, nous faisant passer de salle en salle toute la journée, crée l’expérience. Une expérience façonnée par les ambiances propres à chaque film.

C’est quelque chose à vivre : marcher sur un sol dangereux, entrer dans une salle étrangement chaleureuse, entendre les spartiates crier, voir des moments sombres ou/et beaux sur l’écran, parfois avoir peur, parfois être curieux, et ressortir soit sous pleine lumière blanche soit, comme un prolongement, sous une nuit floue. 

Ce festival est un voyage, une expérience fantastique.

Le fantastique féminin à l’honneur

Il faut maintenant que l’on parle plus longuement de cinéma, car cet art et son fiston fantastique ont encore usé de leur pouvoir pour nous faire vibrer pendant cette 29ème édition.

Deux films nous ont particulièrement marqués. Et il n’est pas étonnant que ce soit deux récits portant des femmes comme personnages principaux et réalisés par des femmes, car leurs histoires sont présentes, de plus en plus, dans le paysage fantastique. Ceci en conséquence d’un monde qui évolue et dont les représentations ont besoin d’évoluer à leur tour, en particulier dans les récits surnaturels, ayant leur propre habitude de traiter des maux de la société. “Des personnages féminins affirmés et héroïques, affamés de vérités”, dit le directeur du festival Bruno Barde. 

Festival de Gérardmer

Le premier c’est She Will, premier long-métrage de Charlotte Colbert, qui est porté par l’interprétation stupéfiante d’Alice Krige. C’est un film très fort par sa façon de raconter les angoisses, traumatismes et complexes de la femme qu’elle interprète, non par des mots, mais par l’abstrait fantastique. La performance de Kota Eberhardt, qui joue son infirmière, est aussi parfaite et crée un duo duquel on ne veut pas se détacher. Le contraste entre la région sombre des Highlands écossais et le feu porté par ces deux personnages est saisissant.

Le deuxième, c’est Mona Lisa and the Blood Moon, d’Ana Lily Amirpour, qui a été notre coup de cœur de cette édition. Un voyage initiatique dans la nuit dans la Nouvelle-Orléans où l’on suit Mona Lisa, évadée d’un asile, apprendre à vivre entre sa propre volonté et celles des autres. On vous en parle plus en détails juste ici.

On note aussi la grande réussite Egō de Hanna Bergholm ou le saisissant Samhain de Kate Dolan.

Le Palmarès

Voici le palmarès du festival, dévoilé dimanche soir :

  • Grand Prix : EGŌ de Hanna Bergholm
  • Prix du Jury : LA ABUELA de Paco Plaza et SAMHAIN de Kate Dolan
  • Prix de la meilleure musique : MONA LISA AND THE BLOOD MOON de Ana Lily Amirpour
  • Prix du Jury de la Critique : THE INNOCENTS de Eskil Vogt
  • Prix du Public : THE INNOCENTS de Eskil Vogt
  • Prix du Jury Jeunes Grand Est : EGŌ de Hanna Bergholm
  • Grand Prix du court métrage : CHARGE MENTALE de Benjamin Malherbe
EGŌ, grand gagnant de cette édition – Festival de Gérardmer

On remercie le Festival International du film Fantastique de Gérardmer pour son accueil, cette première expérience de 4 jours dans ce petit monde nous a enchantés et on espère désormais le compter comme un rendez-vous annuel. On s’y retrouve en 2023 ?


Arthur et Josh